Le Rojava, «l’ouest» en kurde, ou Kurdistan occidental, est une région de facto autonome qui se situe au Moyen-Orient et se trouve dans le nord et le nord-est de la Syrie. Le 17 mars 2016, les Kurdes de Syrie proclament une entité «fédérale démocratique» dans les zones contrôlées et qui comprennent notamment les trois «cantons» kurdes d’Afrine, de Kobané et de la Djézireh, dans ce qui était jusqu’à présent une zone d’«administration autonome». Cette entité est également dénommée Rojava-Syrie du Nord. Dans sa Constitution de décembre 2016, son nom officiel est celui de Système fédéral démocratique de Syrie du Nord, en kurde: Sîstema Federaliya Demokratîka Bakûrê Sûriyê. Cette déclaration a été faite à Rmeilane par le Parti de l’union démocratique (PYD), en présence d’autres partis kurdes, arabes, assyriens…
Depuis 2012, la majorité du Kurdistan syrien est contrôlée par des milices kurdes. En novembre 2013, des représentants kurdes, arabes, assyriens et d’autres minorités plus petites ont déclaré un gouvernement de facto dans la région. Deux millions de Kurdes vivent sur ce territoire.
Le terme est employé par certains mouvements nationalistes kurdes pour désigner une zone géographique, historiquement peuplée par les Kurdes et incluse dans l’Etat syrien par les autorités françaises après la Première Guerre mondiale.
En effet, par l’accord franco-turc du 20 octobre 1921, la France avait annexé à la Syrie, placée sous son mandat, les provinces kurdes de la Djézireh et de Kurd-Dagh.
Les populations kurdes occupent le long de la frontière turque trois zones étroites séparées. Il s’agit des régions d’Afrin, de Kobane et de Kameshli; raison pour laquelle certains auteurs ne parlent pas d’un «Kurdistan syrien», mais plutôt de «régions kurdes de Syrie». Les trois enclaves kurdes constituent néanmoins la continuation naturelle des territoires kurdes de Turquie et d’Irak.
Patrice Zehr