Abdelkader Retnani, président de l’Union des éditeurs du Maroc, confie que le choix de la capitale de l’Oriental pour abriter cet événement a été mûrement réfléchi.
La ville d’Oujda abrite le Salon Maghrébin du Livre, dans sa première édition. Qu’est ce qui a motivé le choix de la capitale de l’Oriental pour abriter cet événement?
Le Salon Maghrébin du Livre d’Oujda regroupe les cinq pays du Maghreb. L’organisation de cet événement a été gérée et suivie par l’Agence de l’Oriental, en partenariat avec la Wilaya de la région. Un travail colossal a été réalisé par l’ensemble des partenaires pour la réussite de cet événement qui fera briller cette ville de mille feux.
Le choix d’Oujda pour accueillir le Salon Maghrébin du Livre a été mûrement réfléchi et n’est pas fortuit. Généralement, les grandes manifestations culturelles sont organisées à Casablanca et Rabat, ce qui pénalise les autres villes du Royaume qui regorgent aussi de potentialités humaines et culturelles.
Le Sénégal est l’invité d’honneur de ce 1er Salon. Le choix de ce pays qui n’est pas maghrébin…?
Effectivement, le Sénégal est l’invité d’honneur du Salon Maghrébin du Livre d’Oujda. Cet événement, qui se tient du 21 au 24 septembre, ne se limite pas au Maghreb, comme le croient certains. Ce Salon est destiné à tous les intellectuels et penseurs maghrébins et africains, à ceux issus du continent européen. La culture est un champ libre où la primauté est toujours accordée à la confrontation d’idées, loin des préjugés et des clichés. Le Salon Maghrébin du Livre d’Oujda fait la part belle à l’Afrique, en droite ligne avec la vision de SM le Roi Mohammed VI qui accorde un intérêt particulier au continent.
Quelle place pour les intellectuels et écrivains oujdis?
Le Salon Maghrébin du Livre d’Oujda verra la participation d’une cinquantaine d’écrivains et intellectuels oujdis et issus de la région de l’Oriental. Ils viendront donner une autre vision de la culture dans la région. J’espère que ce Salon permettra également aux responsables gouvernementaux de prendre définitivement conscience du rôle que joue la culture dans le développement des nations. Ce qui est certain, au moins, c’est que cet événement aura des retombées positives sur la ville Oujda et sa région.
Nombreuses sont les personnes qui restent persuadées que la culture peut réussir là où la politique a échoué. Partagez-vous cette opinion?
Je suis convaincu qu’on ne peut régler les problèmes politiques qu’à travers la culture. L’histoire a montré, à titre d’exemple, que les relations entre la Chine et les Etats-Unis ont été rétablies grâce au ping-pong (tennis de table) au début des années 1970. C’est pour dire que si la politique échoue à rapprocher les peuples, la culture, le sport, l’art, etc., peuvent réussir.
Propos recueillis par Mohcine Lourhzal