La fin de la guerre programmée n’est pas la fin du terrorisme de Daech. La preuve par l’Irak.
Au moins 84 personnes, dont des Iraniens, ont été tuées le jeudi 14 septembre, dans une double attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) près de Nassiriya, dans le sud de l’Irak, selon un nouveau bilan. «Le bilan s’élève maintenant à 84 morts, après la découverte de dix nouveaux corps sur le site de l’attaque», a indiqué Jassem al-Khalidi, directeur général de la Santé pour la province de Zi Qar, généralement à l’abri des violences. «Il y a 93 blessés, dont beaucoup sont grièvement atteints», a-t-il ajouté.
Cette attaque près de la ville de Nassiriya, à 300 kilomètres au sud de Bagdad, est la plus meurtrière depuis la reprise aux djihadistes, début juillet, de Mossoul, la deuxième ville du pays. Le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir limogé le chef du renseignement de la province de Zi Qar et ouvert une enquête, notamment au sujet de la compagnie de sécurité qui encadrait des pèlerins dont les bus ont été soufflés par les explosions.
Le Premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, avait annoncé, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 août, le début de la bataille pour reprendre à l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) son dernier bastion dans la province septentrionale de Ninive, la ville de Tal Afar. Dans une allocution télévisée, le chef du gouvernement, qui avait revêtu un uniforme militaire, a lancé: «Je dis aux hommes de Daech qu’ils n’ont pas d’autre choix que de se rendre ou d’être tués».
Tal Afar est située à 70 km à l’ouest de Mossoul, la deuxième ville d’Irak, d’où les forces gouvernementales, soutenues par les Etats-Unis, ont chassé les djihadistes début juillet, après une offensive de neuf mois. L’EI avait conquis en juin 2014 cette enclave chiite située dans la province majoritairement sunnite de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu. Elle est aujourd’hui l’un des derniers fiefs de l’organisation dans le nord du pays, frontalier de la Syrie.
Patrice Zehr