Mustapha El Khalfi, ministre chargé des Relations avec le parlement et Porte-parole du gouvernement

«Notre bilan se base sur des réalisations concrètes»

Mustapha El Khalfi, ministre chargé des Relations avec le parlement et Porte-parole du gouvernement

Mustapha El Khalfi décortique, pour «Le Reporter» le bilan du gouvernement. Pour lui, il est question de réalisations concrètes, fruits d’efforts fournis à l’unisson.

Que pouvez-vous nous dire du bilan du gouvernement dont on vient de boucler les 120 jours ?

J’estime que ce 1er bilan du gouvernement est positif. Il reflète des efforts à l’unisson, sous la présidence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. Le bilan est constitué de cinq axes qui portent sur: la problématique de la réforme de l’administration; la question de servir l’entreprise et attirer l’investissement; la santé; l’enseignement et enfin la protection sociale, le développement et la justice spatiale. Ce sont là les priorités sur lesquelles insiste le chef de gouvernement.

Et sur le plan politique ?

S’agissant du volet politique, nous trouvons l’adoption d’un décret créant la Commission des pétitions et à sa mise en œuvre. Nous enregistrons également l’adoption de la loi relative au Conseil National des Droits de l’Homme et la loi concernant l’Institution du «Wassit» (Médiateur). Il y a aussi l’achèvement définitif de l’indépendance de l’autorité juridique. En outre, on trouve un effort important sur le plan de la régionalisation. Ça concerne l’adoption par le gouvernement de 31 décrets. Ainsi, il ne reste que 3 décrets pour boucler la boucle, concernant l’ensemble des textes organiques relatifs à la régionalisation. Toujours pour ce qui est du volet politique, nous trouvons l’action liée à l’actualisation du plan des droits de l’Homme et la valorisation de la démocratie.

Vous évoquiez un volet administratif ?

Oui. Le volet administratif comprend des mesures avec,  en tête, les copies conformes: permettre aux administrations de faire elles-mêmes les documents qu’elle demande aux citoyens. Une autre réalisation tout à fait importante, il s’agit du Portail national des doléances. Au niveau de l’administration, il faut aussi relever la stratégie liée à la lutte contre la corruption et la mise en œuvre du décret y afférant. Il faut remarquer également, sur le plan économique, une avancée notoire, parce que nous avons les accords liés à la Commission Nationale des Investissements qui s’est déjà réunie.

A remarquer le lancement de projets industriels dans nombre de nos villes, en plus de la signature de 18 nouveaux accords d’investissement. Sur le plan des infrastructures, il y a la poursuite de la réalisation de nombre de projets.

Y compris dans le monde rural ?

Je peux dire qu’il s’agit d’un milliard 200 millions de dirhams pour le développement rural, principalement les routes rurales et la justice spatiale, outre le projet de l’autoroute Tiznit-Laâyoune qui a réalisé une tranche importante cette année. Il faut aussi noter le lancement d’un programme qui intéresse 31.000 paysans, sur 51.000 hectares, dans le cadre de l’agriculture solidaire, avec une enveloppe budgétaire d’un milliard 550 millions de dirhams. Une initiative qui a une portée agricole et sociale. Dans le même sillage, on trouve le programme important concernant la qualification durable de 11.000 ouvriers de l’artisanat traditionnel.

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Le gouvernement parle d’une mesure concernant la qualification professionnelle ?

C’est une nouveauté. Pour la première fois, on parle d’une bourse de la qualification professionnelle. Ce qui aura comme impact de réhabiliter le secteur de la qualification professionnelle, particulièrement, parce que les lauréats du secteur s’intègrent dans le marché du travail, pour plus de 70%.

Et pour l’éducation nationale en général ?

Il y a les contrats établis avec 24.000 enseignants contractuels, en plus des 11.000 existants déjà. Ce qui fait un total de 35.000 qui ont permis de parer la problématique de l’encombrement, sachant que l’on ne peut parler de la qualité de l’enseignement à l’ombre de l’encombrement.

Il ne faut pas oublier cependant le programme de l’équipement et de la modernisation globale des établissements scolaires, au nombre de 13.000.

Il ne faut pas oublier non plus le programme de la lutte contre les drogues dans l’environnement et les espaces des établissements scolaires.

Quel bilan du gouvernement concernant la santé ?

Dans le secteur de la santé, on peut noter 7 hôpitaux. Six ont déjà démarré à Azrou, Jérada et Sidi Moumen, en plus du lancement des travaux à Tinghir et Imintanout; outre l’hôpital des maladies mentales à Kalaât Sraghna, sans oublier la réduction du prix de 135 médicaments.

Le gouvernement a, par ailleurs, adopté un programme national de la santé qui prévoit un scanner pour tout hôpital régional, outre un IRM dans tout hôpital régional; une initiative importante et tout aussi louable.

Vous avez parlé d’un axe social parmi les priorités du gouvernement ?

Sur le plan social, nous avons adopté le programme de développement rural et de lutte contre les disparités sociales. 8,2 milliards dirhams, une première! Sans oublier la réunion de la Commission gouvernementale consacrée à la situation des personnes handicapées.

Dans son bilan, le gouvernement a aussi évoqué l’international…

Oui, parce que sur le plan international, il faut rappeler l’importante réalisation du mécanisme de suivi des accords signés par SM le Roi Mohammed VI au  niveau africain.

Vous qualifiez le bilan de positif. L’opposition ne partage pas cet avis. Que lui diriez-vous ?

Le gouvernement El Othmani : Quelles premières remarques ?

Nous sommes face à un bilan gouvernemental qui se base sur des réalisations concrètes et des décisions, chiffres à l’appui, des budgets bien ficelés, des textes législatifs soutenus par plus de 60 décrets et environ 10 lois, dans cette étape. Sans compter les lois soumises au Parlement, épaulées par des mécanismes de suivi.

Interview réalisée par Mohammed Nafaa

Ils ont dit…

Mohamed Boussaïd, ministre de l’Economie et des Finances

«La Loi de Finances, une des principales actions du gouvernement»

«Le projet de loi de Finances est une loi importante pour notre pays, en ce sens qu’elle donne un signal aux opérateurs et aussi aux institutions financières étrangères. Je pense que ce projet de loi de Finances, même s’il a été voté tardivement, reste quand même une bonne loi de Finances, avec des mesures fiscales importantes en faveur de l’entreprise, l’extension de l’exonération fiscale pour les exportateurs indirects, l’extension de l’exonération également pour les opérateurs qui travaillent avec les autres branches… Donc, beaucoup de mesures fiscales qui, aujourd’hui, sont en train d’être mises en œuvre. Bien entendu, l’ensemble des autres actions  sont comprises dans la loi de Finances, telles le renforcement de la loi de Finances, le renforcement de la régionalisation, le renforcement également de certains secteurs sociaux.

Je pense que, à côté des autres mesures bien entendu, la loi de Finances, avec tout ce qu’elle comporte, reste l’une des principales actions du bilan du gouvernement».

Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale

«Le gouvernement est parfaitement soudé»

 «Les secrétaires généraux des différents partis politiques de la majorité ont, tour à tour, parlé et donné leur avis respectif sur les 120 jours du bilan gouvernemental. En ce qui me concerne, je crois que l’objet principal et important, c’est qu’il y a les conditions réunies politiquement pour qu’il y ait du bon travail, inch Allah.

A ceux qui laissent planer le doute sur cette dynamique du gouvernement, la réponse, c’est la présentation du bilan gouvernemental par les partis de la majorité; mais aussi qu’il n’y a pas de problème dans la majorité. S’il y a des gens qui veulent créer des problèmes, c’est leur affaire. Je dirais, en ce qui me concerne, que le gouvernement est en parfaite harmonie et parfaitement soudé. «Hamdou lillah» (Dieu merci), il règne une très bonne ambiance au sein du gouvernement.  C’est le message que nous avons voulu transmettre. Il faut donc que l’optimisme domine à partir de cet instant».

Propos recueillis par Mohammed Nafaa

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