Le Parti de l’Istiqlal organise son 17ème Congrès le 29 septembre. L’occasion pour les Istiqlaliens d’élire le nouveau SG d’une formation politique en crise. Le candidat favori pour succéder à Hamid Chabat n’était autre, depuis quelques mois, que Nizar Baraka. Istiqlalien jusqu’à la moelle, il promet de remettre le parti de la balance sur les rails.
Portrait de celui qui, le pari gagné, aura réussi à faire tomber Hamid Chabat de son poste de SG du parti, qu’il occupe depuis 2012.
Après une expérience dans le domaine de l’enseignement à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’université Mohammed V-Agdal et à l’Institut national de statistique et d’économie appliquée, il intègre le ministère des Finances en 1996 où il assumera plusieurs postes de responsabilité, dont celui de chef de service de l’Actualité économique à la Direction des études et des prévisions financières au ministère des Finances; puis chef de la Division de la Politique économique et chef de la Division des Synthèses macro-économiques, avant d’être nommé directeur-adjoint à la Direction des études et des prévisions financières en 2006. A partir de 2007, la carrière de Nizar Baraka va connaître une ascension remarquable, mais aussi méritée.
L’homme des postes à haute responsabilité
Le 15 octobre 2007, il est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires économiques et générales dans le gouvernement El Fassi. Le 3 janvier 2012, il devient ministre de l’Economie et des Finances dans le gouvernement Benkirane. Le 9 juillet 2013, il présente sa démission à l’ancien chef de gouvernement (Benkirane), à la suite de la décision prise par le SG du Parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, de se retirer de la coalition gouvernementale de l’époque. Le 21 août 2013, il est nommé, par SM le Roi Mohammed VI, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), en remplacement de Chakib Benmoussa, nommé ambassadeur du Maroc en France.
Engagement indéfectible
Ce qui fait la singularité de Nizar Baraka, c’est son engagement, contrairement à ses adversaires, au sein du parti. En effet, sa réussite professionnelle ne lui a jamais fait oublier le parti auquel il a toujours appartenu. D’ailleurs, Baraka a évolué au sein de ce parti depuis le début des années 80. En 1989, il a été élu membre du Conseil national du parti, avant de devenir membre du Comité central en 1998, puis membre du Comité exécutif entre 2003 et 2012. C’est grâce à cette expérience vieille de 36 ans qu’aujourd’hui, Nizar Baraka, comme le soulignent ses proches collaborateurs, peut dire haut et fort qu’il dispose des qualifications nécessaires pour la conduite du Parti de l’Istiqlal menacé dans son avenir et sa crédibilité!
Mohcine Lourhzal
Parti de l’Istiqlal : De la création jusqu’à la crise… Depuis sa création en 1943, sous l’appellation officielle de Parti de l’Istiqlal (PI), avec comme Secrétaire général fondateur Ahmed Balafrej, la direction du parti a connu l’engagement de plusieurs militants nationalistes, avec comme tête de liste Allal El Fassi, dénommé «Zaim». A ce dernier succéderont M’hamed Boucetta, puis Abbès El Fassi et, actuellement, le très controversé Hamid Chabat. Nationaliste défenseur de l’Islam et du développement du Maroc, le Parti de l’Istiqlal a été le creuset de ceux qui seront, après l’indépendance, des figures majeures de l’histoire politique et économique du Royaume. C’est en 2012 que les choses vont commencer à se corser pour le parti. En juin de la même année, lors du 16ème Congrès du PI, l’Istiqlalien Adil Douiri renonce à sa candidature au poste de SG du parti. Son collègue au parti, Abdelouahed El Fassi, devient alors le seul candidat à ce poste. C’est alors que Hamid Chabat, syndicaliste de formation et maire de la ville de Fès, exprime son intention de se présenter à la présidence du parti. Le 23 septembre 2012, Chabat est porté à la tête du parti de la balance. Si ses proches collaborateurs sont aux anges, d’autres pressentent que le PI a définitivement perdu l’équilibre et est promis à un avenir incertain. Aujourd’hui, Nizar Baraka promet de remettre les pendules à l’heure. Y parviendra-t-il ? ML