Arrivé isolé et critiqué de toutes parts au G8, Vladimir Poutine aura finalement réussi à reléguer à l’arrière-plan l’option d’armer les rebelles syriens qui prévalait pourtant la semaine dernière après le soutien américain à la proposition franco-britannique. A la place, les membres du G8 se félicitent d’avoir obtenu l’adhésion du président russe à un engagement en faveur d’un processus de paix et d’une transition politique, sans autre arrêté de date que «dès que possible». L’échéance de juillet est oubliée, des dirigeants évoquent maintenant août ou septembre.
Cette déclaration en sept points met l’accent sur la convocation de la conférence dite de Genève 2, prévoit d’accroître l’aide humanitaire aux réfugiés, demande la création d’un gouvernement de transition et condamne l’usage d’armes chimiques (qui devra, selon le G8, faire l’objet d’une enquête internationale sous l’égide de l’ONU). Elle ne fait en revanche pas référence au départ d’Al-Assad. La menace de la livraison d’armes ne sert plus que de levier pour faire pression sur Al-Assad en vue d’obtenir la conférence de Genève, désormais seule priorité. En retrait par rapport à ces derniers jours, Barack Obama a plaidé auprès de François Hollande, lors de leur rencontre bilatérale à la fin du sommet, qu’une intervention militaire n’était «pas d’actualité».
Autre point marqué par Moscou, Hollande n’exclut plus la présence des Iraniens à la conférence de Genève 2.