Ph. Soufiane Benkhadra
Le Maroc connaît un taux de chômage élevé, notamment parmi les demandeurs d’emploi hautement qualifiés.
Si l’argument de la forte demande, qui met l’accent sur l’incapacité de l’économie à créer suffisamment d’opportunités de travail ne peut être ignoré, ce phénomène révèle également la mauvaise qualité de l’éducation en dépit des efforts consentis et programmes lancés à cet effet tout au long des vingt dernières années.
Le Maroc a connu une expansion rapide de l’offre de services éducatifs au cours des deux dernières décennies. Cependant, cela n’a pas abouti à des améliorations de l’apprentissage, comme en témoignent les faibles résultats des évaluations nationales et internationales dans ce domaine.
Pour réduire l’inadéquation des compétences, le Maroc s’est de plus en plus appuyé sur l’amélioration et l’extension du système de formation professionnelle, avec une augmentation significative du nombre de stagiaires et du Réseau d’Institutions, notamment celles relevant de l’OFPPT. Malgré ces efforts, les perspectives d’emploi au niveau national ne répondent pas à 100% aux besoins des demandeurs d’emploi et encore moins, à ceux des recruteurs.
A tout cela, s’ajoute une conjoncture économique et climatique des plus délicates, dans la mesure où le Royaume qui tente de sortir la tête de l’eau après trois années de crise sanitaire due au Covid-19, fait aujourd’hui face à une situation climatique alarmante, avec une nouvelle et sixième année consécutive de sécheresse.
Pendant ce temps, le Haut-Commissariat au Plan et le Conseil Economique, Social et Environnemental, nous annoncent des taux de chômage qui ne cessent d’augmenter et des perspectives d’avenir peu encourageantes.
De son côté, le Chef du gouvernement, jouant pleinement son rôle, continue de défendre le bilan de son Exécutif en matière d’emploi. Seulement voilà, les chiffres sont têtus et ne mentent pas. Le taux de chômage a atteint 13,7% au premier trimestre 2024, indique le HCP dans sa dernière note d’information du Haut-Commissariat au plan (HCP) relative à la situation du marché du travail dans le Royaume.
Sans aller jusqu’à croire que le plein emploi puisse se réaliser un jour au Maroc, il est grand temps que le gouvernement réfléchisse à des solutions novatrices pour, au moins, stopper l’hémorragie.
Aujourd’hui, la question est là, lancinante: «qui va sauver le soldat Emploi» ?
ML