Le Fonds Innov Invest, géré par CCG, a été pensé par l’ensemble des parties prenantes, ciblant pas moins de 300 projets innovants.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Boussaïd, a présidé, lundi 30 octobre 2017 à Rabat, la cérémonie de lancement effectif du «Fonds Innov Inves » (FII), en présence de la représentante de la Banque Mondiale et de ceux de l’écosystème des startups au Maroc. Cette cérémonie a marqué l’opérationnalisation du FII, à l’issue du processus de sélection piloté par la Caisse Centrale de Garantie (CCG) et les principaux acteurs (gestionnaires de fonds, investisseurs institutionnels et structures d’accompagnement labellisées).
Des opportunités réelles
Inaugurant la cérémonie de lancement effectif du «Fonds Innov Invest», le ministre de l’Economie et des Finances a précisé que ce Fonds offre de réelles opportunités, en termes d’appui et de financement, dédiées aux startups et aux porteurs de projets innovants. Sa mise en œuvre, a souligné Boussaïd «traduit un engagement fort du gouvernement en faveur de cette catégorie d’entrepreneurs qui constituent le noyau de l’économie d’avenir».
Startups innovantes
Ce ne sont pas moins de 700 millions de dirhams (MDH), a précisé Boussaïd, qui sont prêts à être investis, pour les cinq prochaines années, dans des startups innovantes, à raison de 300 millions par la CCG, via le «Fonds Innov Invest», auquel s’ajoute la participation d’investisseurs nationaux et étrangers à hauteur de 400 MDH. A remarquer que le Fonds Innov Invest, géré par la Caisse Centrale de Garantie, a été pensé avec l’ensemble des parties prenantes, comme dispositif de financement global ciblant pas moins de 300 projets innovants sur les cinq prochaines années.
S’agissant du pré-amorçage, le ministre de l’Economie et des Finances a annoncé la labellisation des 6 premières structures d’accompagnement des porteurs de projets innovants, retenus à l’issue de cette première édition. Il s’agit, a annoncé Boussaïd, des structures suivantes: APP Editor, Cluster Solaire, Impact Lab, Rand D Maroc, Réseau Entreprendre Maroc et Startup Maroc. Ces structures assureront, en étroite collocation avec la CCG, le financement des premiers stades d’amorçage de projets innovants sous forme de mécanismes d’aide et de prêts d’honneur.
Bâtir un écosystème de financement
En conclusion, le ministre de l’Economie et des Finances a dit espérer qu’à travers la mise en place de ce dispositif de financement de l’innovation, «nous réussirons ensemble à bâtir un écosystème de financement de l’innovation solide à même d’appuyer et d’accompagner les porteurs de projets et les startups». Boussaïd a, par ailleurs, invité tous les porteurs d’idées innovantes à faire preuve d’ingéniosité et à profiter de cette dynamique qui permettra au Maroc de s’arrimer à l’économie de demain.
Capital humain remarquable
Pour sa part, la représentante de la Banque Mondiale a fait l’éloge du Maroc, «pays, a-t-elle dit, avec un capital humain tout à fait remarquable», évoquant cette proportion de jeunes, dynamique et au potentiel encore inexploité. A la Banque Mondiale, a encore dit la représentante de cette institution, «nous nous engageons systématiquement, pour assurer un dialogue bilatéral et continu avec différents jeunes représentants, hommes et femmes, de la société civile et des associations du monde rural et urbain».
Mohammed Nafaa
Entretiens express
Hicham Zanati Serghini, Directeur général de la CCG
Nouvelles manières d’aborder le marché
Quels sont les opportunités de ce projet de Fonds Innov Invest?
Ce projet s’adresse à un marché qui était auparavant, on doit le dire, pauvre ou en manque de financement. C’est-à-dire, vu le modèle économique qui n’est pas un modèle éprouvé, nous sommes sur des économies de rupture où il faut aller chercher des marchés, changer parfois de comportement. Ces projets sont très risqués et donc, aujourd’hui, c’est une réponse. On appelle, avec nos partenaires, à des solutions adaptées.
Quel engagement traduit la mise en œuvre du Fonds Innov Invest en faveur de cette catégorie d’entrepreneurs?
Répondre à la problématique de financement et du soutien des startups innovantes. Le ministre de l’Economie l’a démontré. Il s’agit d’un engagement fort du gouvernement. Il a dit que, pour les startups innovantes, l’Etat est là, c’est-à-dire que nous n’allons jamais seuls, mais avec les autres et nous allons ensemble apporter des réponses à ces problématiques.
Quel apport de la Banque Mondiale dans ce processus ?
La Banque Mondiale est le bailleur de Fonds de l’Etat et également un partenaire technique qui est là, avec les meilleures pratiques, pour que l’on puisse alimenter la partie marocaine.
Le rôle de la CCG?
Nous sommes là pour exécuter. Aujourd’hui, on y va avec de nouveaux produits et de nouvelles manières d’aborder le marché.
Propos recueillis par Mohammed Nafaa
**************
Randa Akeel, économiste senior à la Banque Mondiale
Beaucoup de jeunes talents au Maroc
Que représente ce projet pour les jeunes Marocains?
Ce projet du «Fonds Innov Invest» est très important. Il s’agit d’une initiative pour soutenir tous les jeunes entrepreneurs, ici au Maroc. Il y a beaucoup de potentiels, mais ces jeunes ont des difficultés pour avoir accès aux finances. La Banque Mondiale a contribué au financement de ce projet pour un montant de 50 millions de dollars.
Quelles opportunités offre ce projet?
Ce projet offre un accès au financement «Capital risque» pour les jeunes, pour leur première étape dans le cadre de startups. Au Maroc, il y a beaucoup de talents et de jeunes qui sortent des universités. Je pense que c’est le temps idéal pour le Maroc, aujourd’hui, dans le cadre de sa stratégie nationale et son développement économique.
Propos recueillis par Mohammed Nafaa
***
Signature de conventions Lors de cette cérémonie de lancement des principales composantes du «Fonds Innov Invest», des conventions ont été signées entre la CCG, représentée par son Directeur général Hicham Zanati Serghini et six acteurs de l’écosystème, représentant des structures d’accompagnement des porteurs de projets. Ces structures, retenues à l’issue d’un processus de sélection et de labellisation pour une durée de 3 ans, assureront, en étroite collaboration avec la CCG, le financement des premiers stades d’amorçage des projets innovants. La CCG a également procédé à la signature de 4 conventions avec les sociétés de gestion de quatre Fonds d’amorçage retenus (Azur Innovation, Seaf Morroco Growth Fund, Maroc Numeric Fund II et Green Innov Invest) et des investisseurs nationaux et étrangers.
MN