C’est un cahier d’écolier rempli d’une écriture serrée à l’encre bleue, avec notes, ratures et parfois titres et phrases en rouge.
Rendues publiques par la CIA, ces Mémoires privées du Cheikh Abou Abdallah, comme se surnommait lui-même Oussama ben Laden, sont rédigées à l’occasion «d’événements historiques», selon leur auteur. Parmi la masse de documents figurent des images de journaux intimes manuscrits du fondateur du réseau djihadiste et responsable des attentats du 11 septembre 2011 aux Etats-Unis. Mais aussi une vidéo du mariage de son fils Hamza, souvent considéré comme le «prince héritier du jihad», dont on découvre les premières images à l’âge adulte.
Cette publication «donne l’opportunité aux Américains d’en savoir plus sur les projets et le fonctionnement de cette organisation terroriste», a déclaré le directeur de l’agence de renseignement américaine, Mike Pompeo.
Selon des chercheurs du think tank américain, Foundation for Defense of Democraties (FDD), Thomas Joscelyn et Bill Roggio, qui ont eu accès aux documents avant qu’ils soient déclassifiés, ces derniers fournissent notamment des informations sur les relations troubles entre Al-Qaïda, un réseau islamiste sunnite et l’Iran chiite. La publication de ces documents intervient alors que le gouvernement du président Donald Trump ne cesse d’augmenter la pression et les sanctions contre Téhéran et menace de sortir son pays de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les six grandes puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).
Patrice Zehr