«Il faut que nos deux pays soient complémentaires»
Quelle importance accordez-vous à ce Forum économique Maroc-France?
Cette rencontre est très importante pour les relations entre la France et le Maroc qui sont, comme l’a dit très simplement d’ailleurs le Premier ministre M. Edouard Philippe, des relations historiques. C’est aussi une langue et des valeurs communes en partage.
Cette manifestation est également importante, parce qu’elle permet aux entreprises françaises de venir nombreuses travailler au Maroc, mais aussi, dans un premier temps à partir du Royaume du Maroc, travailler sur l’Afrique. Puisque ce dernier, avec l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a décidé de partir à la conquête des marchés d’Afrique subsaharienne. Donc, participer à cette aventure pour une entreprise française est tout simplement formidable.
Quel est l’objectif de M2I Life sciences?
Nous sommes une entreprise qui fabrique des produits pour remplacer les pesticides. Il est compliqué aujourd’hui de faire accepter à la population européenne qu’une tomate, des pommes ou des dattes qui viennent du Maroc ont 20 ou 30 passages pesticides. Et donc proposer aux agriculteurs marocains et aux autorités marocaines une solution propre et acceptable pour le consommateur, c’est aussi notre objectif en venant ici, au Maroc.
Les entreprises françaises sont bien placées ici au Maroc. Est-il possible que les entreprises marocaines bénéficient du même traitement en France?
Nous attendons tout le monde. Notre Premier ministre l’a dit clairement: tout le monde est le bienvenu en France. Il a cité le chiffre de 220 emplois créés en France.
C’est trop peu pour ne pas dire insignifiant, vu les relations entre les deux pays?
Je vous l’accorde, c’est effectivement trop peu et il faudrait beaucoup plus que 220 emplois créés en France.
Comment y remédier?
Je suis convaincu que cet appel aux entreprises marocaines de venir en France sera entendu.
Il y a le domaine agricole, bien évidemment, puisque le Maroc est un très grand producteur agricole, avec une réelle et véritable expérience. Le pays a aussi énormément d’intelligence, notamment en matière de numérique et donc, je suis convaincu qu’il y a beaucoup d’entreprises qui peuvent venir travailler en France.
La place des PME dans cette coopération France-Maroc?
La place des PME est fondamentale. Je préfère personnellement qu’il y ait 50 PME marocaines qui viennent travailler en France, plutôt qu’une seule grande entreprise marocaine.
Est-ce qu’il n’y a pas à craindre une éventuelle concurrence entre les entreprises des deux pays, aussi amies historiques soient-elles, en Afrique subsaharienne, par exemple?
Pas du tout. Il n’y a pas lieu d’être concurrents. Il faut être -et c’est le plus important- complémentaires. La France a peut-être des atouts technologiques que le Maroc n’a pas et celui-ci une technologie qui fait défaut à la France. Il faut donc que les deux pays amis soient complémentaires.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa