Le message que l’Arabie saoudite souhaite adresser à l’Iran, dans le contexte actuel de tensions régionales, est «Ça suffit!», a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères.
Dans une interview accordée à Reuters, Adel al-Jubeir assure que l’Arabie saoudite se trouve contrainte, depuis des semaines, de répondre à «l’agression» de l’Iran. «Quelle que soit la façon dont vous regardez les choses, ils sont ceux qui agissent de manière agressive», estime Adel al-Jubeir. «Nous, nous réagissons à cette agression et nous disons: ‘‘Ça suffit !’’. On ne va pas vous laisser agir ainsi plus longtemps». La crise provoquée par la démission, depuis Riyad, du Premier ministre libanais, Saad Hariri, s’inscrit dans le cadre de la lutte engagée depuis des années entre la monarchie wahhabite et la République islamique d’Iran, entre sunnites et chiites, en Irak, en Syrie ou encore au Yémen.
S’agissant du Liban, le chef de la diplomatie saoudienne estime qu’une grande partie du problème provient du fait que le Hezbollah est à ses yeux une «filiale» des Gardiens de la révolution iraniens.
Il conviendrait, dit-il, de désarmer la milice chiite et de la transformer en simple parti politique.
«En effet, chaque fois qu’apparaît un problème, on voit le Hezbollah, qui agit comme le bras armé ou l’agent de l’Iran». «Il faut que cela cesse», a ajouté le ministre, qui s’exprimait juste après un entretien avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian.
L’Arabie saoudite, a-t-il expliqué, consulte actuellement ses alliés, afin d’identifier la manière de mettre un frein ou un terme à la domination du Hezbollah au Liban. «Nous prendrons une décision quand le moment viendra».
Interrogé sur la situation au Yémen, où une coalition militaire menée par Riyad lutte contre les rebelles houthis appuyés par l’Iran, le ministre a accusé ces derniers de bloquer l’acheminement de l’aide humanitaire.
«C’est la raison pour laquelle vous avez des cas de famine au Yémen. Il faut vraiment s’en rendre compte et voir que ce sont les houthis qui sont responsables», a-t-il affirmé.
Patrice Zehr