A l’appel de trois syndicats de l’enseignement, une marche de protestation a été organisée, dimanche 3 décembre 2017 à Rabat. Objectif: dénoncer les agressions physiques contre les enseignants.
Selon les responsables de la Fédération nationale de l’enseignement (FNT), de la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement (UNTM) et de la Fédération libre de l’enseignement (UGTM), la grève nationale observée les 8 et 9 novembre 2017 s’est avérée insuffisante pour faire entendre le cri de colère et d’indignation du corps enseignants en proie à la violence de la part des élèves, sous le regard des responsables du ministère de l’Education nationale. Ces derniers n’ont, à ce jour, pris aucune mesure à même de rendre à l’enseignant sa dignité.
L’état critique de l’école marocaine
On lisait sur les banderoles brandies par les participants à la marche de Rabat: «La famille de l’enseignement exige une loi qui protège les enseignants» ou encore «Le ministère de l’Education nationale s’est montré incapable de protéger les enseignants marocains». Dans une déclaration au Reporter, le Secrétaire général de la Fédération Nationale de l’Enseignement (FNE) a affirmé: «La manifestation organisée à Rabat par le corps enseignant a été une occasion pour dénoncer la situation critique de l’école publique». Il a demandé au ministère de tutelle d’«ouvrir un dialogue responsable avec les syndicats concernés, afin de redonner à l’enseignement ses lettres de noblesse et aux enseignants leur dignité». Selon les organisateurs, la marche de Rabat ne s’est jamais fixé comme objectif de stigmatiser les élèves. Les mêmes sources ont fait savoir que l’objectif final était de sensibiliser le gouvernement et l’opinion publique nationale quant à la décadence des valeurs au sein de la société qui a conduit, entre autres, à la détérioration de l’image de l’enseignant.
En ce qui concerne le taux de participation à la marche de protestation des enseignants, organisée à Rabat dimanche 3 décembre 2017, les organisateurs ont affirmé que les professionnels du secteur ont participé en masse à l’appel des trois syndicats et que des associations des parents d’élèves étaient également présentes exprimer leur inquiétude, surtout après les récents incidents survenus au sein même de certains établissements scolaires.
Mohcine Lourhzal
Dignité, où t’es? Au moment où les enseignants marchaient pour leur dignité, une autre marche de protestation était organisée dans les provinces du sud. Les participants ont, là-aussi, appelé à l’élaboration de politiques en faveur de la réforme de l’enseignement et pour la protection des enseignants en détresse.