Mondial 2018 : Le Maroc dans le groupe de la mort. Oui, mais…

Mondial 2018 : Le Maroc dans le groupe de la mort. Oui, mais…

On peut dire que ni le hasard, ni la providence n’ont été du côté de la sélection marocaine de football, lors du tirage au sort de groupe comptant pour la phase finale de la Coupe du monde de 2018 qui se tiendra, du 14 juin au 15 juillet 2018, en Russie. Cependant…

Par manque de chance, le Maroc est tombé dans un groupe auquel personne ne s’attendait, au point que ce dernier est qualifié de «groupe de la mort» comptant l’Espagne, championne du monde en 2010 en Afrique du Sud, le Portugal, champion d’Europe en 2016 et l’Iran.

Le regard sidéré du sélectionneur et entraîneur national, Hervé Renard, au moment où l’on a tiré le nom du Maroc pour le placer en «B3» du groupe était plus qu’expressif.

Il est vrai que sa déclaration après le tirage était rassurante, car jouant surtout la motivation et la confiance en soi. Renard a voulu dire, mais à sa manière, que l’équipe marocaine n’avait pas beaucoup à envier à ses adversaires: «La sélection marocaine a hérité d’un groupe des plus difficiles, mais les joueurs doivent faire montre d’une grande motivation… Nous allons disputer les tickets de qualification pour les huitièmes de finale avec détermination et sans s’avouer vaincus… La pire des choses est de se satisfaire d’une simple qualification… Même si c’est difficile sur le papier, aux joueurs de continuer sur la même dynamique avec laquelle ils ont terminé les qualifications africaines, puisque rien n’est impossible dans le football».

Les Lions de l’Atlas, qui arrivent au Mondial après 20 ans d’absence, vont donc devoir rentrer sur le terrain avec la détermination de gagner. Face à la sélection de l’Iran, le match sera capital et déterminant pour le reste du parcours dans cette compétition.

Le parcours des combattants

Un parcours qui débutera le 15 juin à Saint-Pétersbourg, face à la sélection iranienne, avant de livrer, cinq jours plus tard, le 2ème match de poule contre le Onze portugais (20 juin), au stade de Loujniki de Moscou, pour se clôturer le 25 juin, à Kaliningrad face l’Espagne.

Grosses pointures certes, mais il faut dire, comme en ont déjà témoigné les entraîneurs des équipes adverses, que cette sélection marocaine ne sera pas une proie facile. Outsider du groupe, tout comme l’Iran, le Maroc a tout à gagner de cette participation. C’est aux champions de le craindre et ce, à plusieurs titres.

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D’abord, au bout de 20 ans, le football marocain a énormément évolué. Il y a eu pas mal de remous et de déceptions, mais au bout, on dispose aujourd’hui d’une équipe jeune, solidaire, bien imprégnée de l’esprit du groupe et surtout libérée d’un certain complexe d’infériorité qui a toujours impacté les résultats. Aujourd’hui, l’ensemble des joueurs évoluent dans des clubs étrangers, notamment européens et pas des moindres pour certains (Real Madrid, Juventus…), ce qui façonne aussi bien leur esprit que leur manière de jouer et d’évoluer. Ceci s’est bien ressenti lors de la phase des éliminatoires où ils ont tous sorti un jeu de qualité supérieure et d’un niveau international.

Ensuite, il ne faut pas oublier que malgré la décadence qu’il a connue, ces dernières années, le football marocain a quand même une histoire marquée par des victoires et de grands moments de gloire. Et cette histoire nous dit que, lors d’une phase finale du Mondial, le Maroc avait bien réussi à battre le Portugal (3-1). Certes, ce n’était peut-être pas le Portugal d’aujourd’hui, celui de CR7 et le champion d’Europe. Mais, l’équipe marocaine non plus n’est pas la même et si les Marocains l’ont fait une fois, pourquoi ne seraient-ils pas capables de le refaire aujourd’hui? Christiano Ronaldo sera bien présent, mais en face, il aura son coéquipier du Real, Achraf Hakimi. Les deux hommes se connaissant bien et chacun voudra montrer que, quand il s’agit des couleurs nationales, on sort le meilleur de soi-même. Et là, c’est l’âge, la fraîcheur et la fureur de vaincre qui jouent plus…

Groupe «B» et alors!

L’Espagne est redoutable et ses clubs font aujourd’hui trembler. Mais la sélection, depuis qu’elle a été sacrée championne du Monde en 2010, a connu une courbe descendante en termes de performance et de titres. De grands joueurs seront bien là: Ramos, Iniesta (le magicien) et Piqué feront le nécessaire. Mais il faut dire que les hommes de Renard sauront répliquer et partiront du principe que, sur le rectangle vert, personne n’est mieux que personne, ni plus fort ou plus doué. La preuve est que le Maroc (40ème mondial, selon le classement FIFA) fait partie des 32 finalistes, c’est-à-dire de l’élite internationale du football et il faut y croire. Comme on croit aujourd’hui dur comme fer que tout se jouera dès ce premier match qui opposera le Maroc à l’Iran. Une victoire et deux matches nuls suffiront  pour voir le Onze national au deuxième tour, voire un peu plus loin dans la compétition. Chose d’ailleurs dont les poulains d’Hervé Renard sont capables, surtout s’ils maintiennent leur rythme et consolident plus leur groupe, tant sur le plan technique que sur le plan physique et tactique; et s’ils rentrent dans cette compétition avec cette devise qui les a boostés lors des éliminatoires: «L’impossible n’est pas marocain».

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Ce qu’il reste à faire, c’est de bien se préparer, de prendre les choses au sérieux, de mener la course au coup par coup, match par match et surtout, de bien garder en tête que près de 7 mois nous séparent de la grand-messe du foot et du rendez-vous Russe. Une période durant laquelle les championnats étrangers dans lesquels les Marocains évoluent vont bien sûr continuer, ce qui fait certes de bonnes occasions à ces joueurs pour monter en performance et en qualité. Mais il faudra surtout faire attention aux blessures, aux relâchements et aux méformes.

On compte aussi, pour une bonne préparation, sur des matches amicaux (3 ou 4 sont prévus), notamment un contre l’Argentine et son capitaine «Messi». Ces matches devraient être tous de qualité et opposer les Marocains à des équipes ou des sélections de taille, pour bien travailler les mécanismes de la sélection marocaine. Il faudra alors opter pour la difficulté et la qualité, quel que soit le résultat de ces matches… Et non pas pour la facilité, juste pour jouer et gagner afin, ensuite, de faire bonne impression et dire qu’on est «les meilleurs»!

Enfin, l’optimisme est de mise et tout porte à être optimiste et à le rester. Plutôt que de parler d’un «groupe de la Mort», pourquoi ne pas parler de «vie» et donner plus d’«envie» en voyant dans ce «B»  tout ce qui est «Bon»: la «Bravoure», la «Bataille» et les «Buts»… Et noter que les joueurs marocains ont toutes ces qualités; que sur le terrain, ils sont bons, braves et battants; qu’ils sont ainsi capables de marquer des buts, pour atteindre le but ultime, celui d’aller le plus loin possible dans cette Coupe du Monde à laquelle le Maroc revient après une longue absence ; et qu’il faudra marquer ce retour par une bonne performance.

Hamid Dades

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