Médecin, ma gynéco ?!

Halima, 18 ans, est étudiante. Une femme gynéco, elle n’en verra plus jamais! Elle raconte pourquoi…

«Je suis désormais une jeune fille condamnée à porter le fardeau de deux inavouables secrets. Il m’en a coûté de n’avoir personne vers qui me tourner, ne serait-ce que pour un soutien moral. Aujourd’hui, je ne cesse de m’en vouloir d’avoir été si naïve. Je n’arrive pas encore à me remettre du comment j’ai été bernée par un voyou. Et comme cadeau en prime, j’ai été contaminée par une MST (maladie sexuellement transmissible). Mais ce n’est pas tout. L’impensable, je l’ai aussi subi en allant consulter, pour la première fois de ma vie, une gynécologue. J’ai été humiliée, brimée, presque brutalisée par une professionnelle de la santé du privé. Cette odieuse bonne femme, chaque fois que je pense à elle, je lui en veux à mort. Je le jure. Bien plus qu’à celui qui m’a mise dans cet état!

Il y a un an, par le biais d’un réseau social, je me suis mise en relation amoureuse purement virtuelle avec un homme. Je n’avais jamais eu ce genre d’expérience auparavant. Bien qu’étant un parfait inconnu et ne donnant aucune information fiable sur lui, pas même une photo, il m’avait plu. J’aimais beaucoup correspondre avec lui. Il s’intéressait à tout ce que je lui racontais, ce que je faisais de mes journées. Il était intelligent, drôle et très sentimental. Nous pouvions passer des nuits à parler. Ainsi, durant des mois, nous avons tissé des liens très étroits. Le savoir dans mon existence me faisait l’effet d’une drogue. Aussi bizarre que cela puisse paraître, j’en suis vraiment tombée amoureuse. Cette façon de flirter m’enflammait et, pour rien au monde, je ne m’en serai détachée. Pourtant, les obstacles n’étaient pas absents. Les premiers, mes parents. Avec leurs idées étriquées, ils n’auraient jamais approuvé ce jeu. Mon Dieu, je n’ose imaginer leur réaction s’ils avaient eu vent du reste!

Etant donné que je m’étais attachée à lui, cela me mena directement dans la gueule de ce loup. Sans pouvoir me contrôler, je me suis mise à espérer le rencontrer. Et ce fut le cas. Nous nous sommes vus une fois, puis deux, puis plusieurs fois. Tout ce que je peux dire maintenant, c’est que cet homme s’était fichu de moi et qu’il n’avait jamais eu de bonnes intentions. Mais moi, je ne voyais que du rose, je flottais dans mon petit nuage, bercée d’illusions. J’étais dans un état second, complètement embrigadée dans ce qu’il me servait en petites attentions et belles paroles. Il en fut ainsi jusqu’à ce qu’il abuse de ma confiance, de mon manque d’expérience, pour me mettre dans son lit et me jeter aussitôt après.

Oui, après avoir cédé aux avances de celui qui disait vouloir m’épouser, j’ai été larguée. Puis, il a tout simplement disparu. Et il n’y a plus jamais eu personne, ni profil, ni numéro de tel, pour répondre à mes appels ou à mes messages. Inutile de décrire mon état par la suite, j’ai cru devenir folle. En plus, étant donné que je n’avais mis personne dans la confidence, je ne savais à qui m’adresser pour des aveux ou un peu de réconfort.

Pis encore, mon cauchemar allait s’étendre une semaine plus tard. J’avais contracté une maladie vénérienne, mais je ne le savais pas encore.

C’est après un cruel et éprouvant passage chez une gynéco que le diagnostic m’a porté le coup fatal. Je subissais alors une deuxième humiliation. Il fallait voir comment j’avais été traitée dans ce cabinet médical. J’avais l’impression qu’on profitait du fait que je ne pouvais en aucun cas faire un scandale. Forcément, qu’ébruiter ce qui m’était arrivé et ce qui en découlait était impossible. Je me retrouvais pour la seconde fois entre de très mauvaises mains. J’ai été brutalement auscultée par cette gynécologue, presque à contrecœur, tout en m’instillant un discours de matrone qui n’en finissait plus et où les mots les plus durs m’ont été servis.

Comment expliquer à cette abrutie qu’évidemment, je ne savais plus où me mettre; que je me sentais fautive à mille pour cent et que j’aurais tout donné pour que cela ne me soit jamais arrivé? J’enrageais en silence! De quel droit me traitait-elle de la sorte? Je n’implorais pas sa charité! Si au moins elle s’était montrée un peu plus consciencieuse, en me demandant par exemple de quelle façon moi, étudiante, j’envisageais de me soigner. Ce n’était pas une maladie à prendre à la légère, quand même! Elle s’en fichait! Visiblement, il comptait plus pour cette rustre de faire sa chochotte. Alors que moi, pour m’acquitter de tous les frais de cette abjection subie, j’avais vendu mon portable. Et j’avais dû mentir à mes parents en leur racontant une scabreuse histoire de vol.  

Pauvre de moi qui espérais de la compassion et de la douceur chez une femme, médecin de surcroît! Je fus dégoûtée! Je ne souhaitais qu’une seule chose, me tirer au plus vite de ce lieu. Plus jamais je ne me ferai soigner et suivre par une femme pour des problèmes intimes. J’en fais la promesse solennelle.

Je fus contrainte de trimballer mes malheurs ailleurs et je m’en suis portée beaucoup mieux. Maintenant, je suis suivie par un médecin, un homme extraordinairement compétent. Il m’a aussi prouvé qu’il existe encore quelques personnes humainement bienveillantes».

Mariem Bennani

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