Le Maroc et l’Espagne multiplient les rencontres pour concrétiser des actions communes et explorer les opportunités suivant une approche gagnant-gagnant.
Dans un contexte régional en pleine mutation et une situation de crise internationale, Rabat et Madrid ont décidé d’un commun accord de renforcer leur partenariat économique. C’est dans ce cadre précis que la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) a organisé, mardi 16 juillet à Rabat, un forum économique qu’a présidé SM Juan Carlos 1er, Roi d’Espagne, sous le thème «Maroc-Espagne: un espace de prospérité partagée». L’objectif de cette rencontre, qui a vu la participation de plusieurs ministres des deux pays et 130 patrons dirigeant les plus importantes entreprises publiques et privées espagnoles et marocaines, ainsi que de nombreuses PME, est de renforcer le partenariat économique entre Rabat et Madrid. Elle s’est articulée autour du développement conjoint à l’international, la croissance partagée à travers les PME, le partenariat technologique, la connectivité, les infrastructures et la colocalisation.
Présidant la séance d’ouverture de ce Forum, le Souverain espagnol a mis en exergue la stabilité et l’ouverture du Maroc devenu, a-t-il souligné, «un modèle pionnier en la matière sous l’impulsion et les réformes initiées par SM le Roi Mohammed VI grâce auxquelles et à la mise en œuvre de la nouvelle Constitution, (le Maroc) est devenu un exemple de stabilité avec des retombées positives sur le contexte régional et les relations bilatérales, relations qui englobent le politique, l’économique et le commercial régis par un profond sens de l’Etat». Le Souverain espagnol a par ailleurs insisté, en se tournant vers les quelque 130 patrons, sur la nécessité «de créer un espace de prospérité partagée, de consolider les liens économiques et commerciaux entre les deux pays…».
Retour du projet de liaison fixe
Intervenant à son tour, Mme Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, a rappelé l’histoire commune et le voisinage immuable des peuples marocain et espagnol «qui s’apprécient et se respectent». Elle a en outre remis sur la table un dossier vieux de près de deux décennies, à savoir le projet de liaison fixe entre les deux pays qui pourrait se concrétiser en 2025. C’est «un projet millénaire qui témoigne de la grandeur de notre histoire, d’un avenir commun et de la géographie qui nous rappelle que personne ne pourra se séparer de l’autre», a-t-elle rappelé. La tenue de cette rencontre à Rabat, a ajouté la présidente de la CGEM, «est l’illustration que la complémentarité sert de socle à la compétitivité de la région entière».
Mille entreprises espagnoles au Maroc
L’Espagne est le 2ème partenaire économique du Maroc en termes d’échanges commerciaux de biens. En 2012, le Maroc a importé pour 50,9 milliards de dirhams de produits espagnols (14,3% de nos importations) et a exporté pour 30,5 milliards de dirhams de biens vers l’Espagne. Le taux de couverture des importations par les exportations s’élève à 60%, soit l’un des plus élevés réalisé avec un pays de l’UE. En 2012, l’Espagne était le premier fournisseur du Maroc et son 2ème client. Près d’un millier d’entreprises espagnoles sont installées au Maroc. Entre janvier et avril 2013, les exportations espagnoles vers le Maroc ont totalisé 1,803 million d’euros, soit une augmentation de 16% par rapport à la même période (2012), représentant ainsi 33% des exportations espagnoles vers l’Afrique.
Technologie et colocalisation
Des rencontres thématiques ont été organisées lors de ce forum économique de Rabat. Elles avaient pour thèmes, le partenariat technologique et la colocalisation, l’intégration territoriale et infrastructures et réseaux. Les intervenants, lors de ces tables rondes, ont mis l’accent sur la nécessité d’avancer sur tous les sujets qui rassemblent et rapprochent en écartant ceux qui fâchent, car il reste du chemin à faire. Pour Saâd Kettani, président de KSG, «la politique s’est mise au service de l’économie». Et d’avoir une belle pensée pour notre voisin du nord: «L’Espagne, forte de ses entreprises, va bientôt sortir de la crise et nous surprendre».
Même son de cloche chez Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank, qui a rappelé l’excellence des relations Maroc-Espagne, soulignant la proximité géographique. «La vitalité de nos échanges, a-t-il souligné, donne à nos relations un caractère stratégique».
Le Maroc, porte d’entrée vers le continent africain et tremplin vers toute l’Afrique, est revenu dans l’ensemble des interventions lors des ateliers lesquels ont insisté sur la nécessaire approche gagnant-gagnant dans un continent-nouvelle zone de croissance économique.
Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM «Il y a la diplomatie économique. Elle existe. Aujourd’hui, nous allons l’impulser à travers la présence effective de SM le Roi d’Espagne, Juan Carlos 1er. Il n’y a rien de plus fort que l’accompagnement du Souverain espagnol aux entrepreneurs espagnols pour la création de nouvelles synergies, la dynamique de la compétitivité et la complémentarité que les entrepreneurs marocains ont avec les entreprises espagnoles. |