Violences et provocations : Qui veut semer le chaos à Jerada ?

Violences et provocations : Qui veut semer le chaos à Jerada ?

Des heurts ont eu lieu, le 14 mars 2018, à Jerada, entre les forces de l’ordre et des manifestants dont certains cagoulés. En dépit de l’avertissement lancé quelques heures auparavant par les autorités, Al Adl Walihsane aurait soufflé sur le feu.

Les heurts ont fait plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels, notamment 5 véhicules de police brûlés par les manifestants. Il y a également eu 9 arrestations. Aujourd’hui, les inculpés doivent répondre de leurs actes prémédités devant la justice. Le tribunal de Première instance d’Oujda a décidé, lundi 19 mars 2018, de reporter au 26 courant le procès d’un groupe d’individus mis en cause dans les événements survenus à Jerada. Cette décision a été prise afin de permettre aux avocats des accusés de préparer leurs dossiers et plaidoieries. Les prévenus sont poursuivis notamment pour insultes à l’encontre de fonctionnaires publics lors de l’exercice de leurs fonctions et violence à leur encontre ayant entraîné des blessures avec préméditation. Ils leur est également reproché l’implication dans des actes de vandalisme et d’endommagement de biens d’utilité publique, l’incitation à la désobéissance, la non-assistance à personne en danger et l’incitation à commettre des crimes et des délits lors des affrontements qui ont secoué la ville de Jerada, mercredi 14 mars 2018.

L’implication d’Al Adl Wal Ihssane

Le gouvernement s’est engagé à élaborer et à mettre en application un plan socio-économique dans la province de Jerada. Pourtant, certains courants, dont le mouvement islamiste interdit, Al Adl Wal Ihssane, s’est obstiné à souffler sur les braises en décrédibilisant les promesses faites aux populations locales. Les conséquences ont été, cette fois, très graves, comme en témoigne le communiqué du ministère de l’Intérieur qui a fait état de plusieurs blessés parmi les forces de l’ordre, dont certains grièvement, après avoir été obligés d’intervenir dans le cadre du respect de la loi, pour disperser un sit-in non autorisé aux abords du lycée «Al Fath» à Jerada.

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Selon le ministère de l’Intérieur, l’intervention des forces de l’ordre a fait face à une résistance violente de la part de manifestants qui ont également incendié plusieurs voitures de police et occasionné  d’importants dégâts matériels.

Manifester ne veut pas dire semer le trouble

Le 13 mars 2018, le ministère de l’Intérieur a diffusé un communiqué dans lequel il a souligné son droit d’appliquer et de faire respecter la loi à Jerada, en interdisant les manifestations illégales sur la voie publique. Pour le département de Abdelouafi Laftit, tout comportement susceptible de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité des citoyens est à traiter avec intransigeance. Pour le ministère de l’Intérieur, il est inconcevable que les protestations se poursuivent à Jerada «en dépit des  efforts déployés par l’Etat pour résoudre les problématiques posées au niveau de la province». Selon le gouvernement, certaines parties s’obstinent à décrédibiliser ces efforts en tentant, par tous les moyens, d’exploiter les revendications légitimes exprimées et à inciter la population, de manière continue, à manifester en défiant les dispositions légales; chose qui perturbe le cours normal de la vie dans la région. Dans ce sens, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a indiqué, après la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, jeudi 15 mars 2018, que l’Exécutif a fait montre d’une «interaction positive avec l’ensemble des revendications sociales et économiques exprimées par tous les acteurs locaux au niveau de la ville de Jerada, notamment à travers l’annonce de mesures opérationnelles et concrètes intéressant plusieurs secteurs prioritaires, dont les grandes lignes ont été annoncées par Saâd-Eddine El Othmani lors de sa dernière visite dans la région de l’Oriental». Selon El Khalfi, les forces de l’ordre maintiendront les mesures visant à garantir la sécurité des citoyens en veillant, d’une part, à faire preuve de retenue et de contrôle de soi pour ne pas céder aux provocations et, d’autres part, en respectant scrupuleusement les principes de la loi.  

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Les raisons de l’interdiction de manifester

Selon des sources concordantes, le ministère de l’Intérieur a motivé sa décision d’interdire les manifestations non-autorisées dans les lieux publics à Jerada par trois raisons principales. D’abord, barrer la route à ceux qui ont misé sur l’élargissement du mouvement de contestation de Jerada à d’autres villes du Royaume. Ensuite, couper l’herbe sous les pieds des parties qui voulaient faire de la surenchère, pour faire valoir des revendications qui ne sont pas légitimes. Et enfin, permettre à l’Exécutif de mettre en application le programme de développement socio-économique de la province de Jerada.

Pour rappel, le plan de relance socio-économique de la province de Jerada, englobe des mesures d’urgence qui visent, notamment, à créer quelque 1.000 emplois, dont 300 au profit des ouvriers travaillant dans l’extraction du charbon, accorder la priorité d’emploi dans les stations thermiques de Jerada aux jeunes de la province titulaires de diplômes professionnels, outre le lancement des travaux d’extension de la zone industrielle devant abriter des unités de production, lesquelles devraient générer pas moins de 1.500 emplois supplémentaires à court terme.

Mohcine Lourhzal

Fausses images de victimes à Jerada

Le ministère de l’Intérieur réagit

Les autorités judiciaires ont été saisies pour l’ouverture d’une enquête, suite à la publication par des individus, sur les réseaux sociaux, de photos de personnes blessées dans des incidents commis au Moyen-Orient, en alléguant qu’elles concernaient des actes de violence perpétrés par les forces de l’ordre dans la province de Jerada. Le ministère de l’Intérieur a dans ce cadre promis d’«établir les conséquences juridiques de ces actes».

ML

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