Malgré une panoplie de réformes d’ordre macroéconomique et structurel, l’attractivité du Maroc est toujours en proie aux incertitudes. Le Maroc a pourtant déployé des efforts considérables en vue d’améliorer son climat des affaires.
Libéralisation et ouverture à la concurrence d’un certain nombre de secteurs d’activité, refonte profonde de la législation, instauration d’un climat de confiance, avec un effort public soutenu pour le maintien des équilibres économiques et l’amélioration de l’efficacité des institutions… Et pourtant, des formes de déficit de compétitivité résident encore et nécessitent une attention particulière. Cela concerne notamment la recherche-développement, le capital-risque et l’adéquation formation-emploi, outre l’incapacité de l’université marocaine de jeter les bases d’un partenariat avec le secteur privé en la matière.
Profondes contradictions
Cela dénote des contradictions profondes de l’économie nationale qui font que, malgré les avancées réalisées sur le plan macroéconomique en termes de réformes, cela ne se répercute pas nécessairement sur l’attractivité et met plus en évidence l’importance de l’adéquation entre l’offre et la demande du marché de l’emploi. Laquelle adéquation devrait faire l’objet d’une réelle réforme touchant surtout aux contrats spéciaux de formation (CSF), au développement de la formation par l’apprentissage, au renforcement des passerelles entre les entreprises et les universités, à l’implication de l’entreprise dans l’orientation des élèves et des étudiants, à la formation spéciale pour la réorientation des diplômés de filières sans débouché économique viable et à l’obligation des stages en entreprise lors des cursus scolaires et universitaires.
Il est vrai que les réformes et chantiers lancés ces dernières années au Maroc ont permis de réaliser de réelles avancées économiques et sociales qu’il faut consolider.
Ce qu’il faut faire
Pour ce faire, une seule voie est possible. Il faudra une valorisation de la recherche et une promotion de l’innovation au Maroc, tout en renforçant la recherche scientifique et la compétitivité des entreprises à travers l’exploitation des capacités de recherche des universités marocaines, de l’innovation et des projets, ainsi que l’accompagnement de l’entreprise dans son développement. Il y a aussi lieu de promouvoir la culture entrepreneuriale auprès des étudiants diplômés et des chercheurs pour donner aux universités l’occasion de s’ouvrir sur le monde industriel et commercial.
L’un des défis du Maroc est celui de la compétitivité de ses entreprises. L’université doit adapter son offre de formation au marché économique et contribuer à cette compétitivité. Il faut créer et consolider des passerelles effectives entre les entreprises et les universités de sorte à obtenir une adéquation entre la production académique et les besoins du marché.
A cet effet, le Maroc s’est récemment doté de la Stratégie nationale pour le Développement de la Recherche scientifique à l’horizon 2025, de l’Initiative Maroc Innovation afin d’assurer des fonds potentiels humains et des infrastructures visant à renforcer la recherche scientifique et la compétitivité des entreprises par le biais de l’exploitation des capacités de recherche des universités marocaines, de l’innovation et des projets R&D.
Il est ainsi nécessaire, voire urgent de mettre en place des mesures incitatives pour enrichir la collaboration entre le secteur privé et les universités et inciter les chercheurs marocains et internationaux à être une force de proposition. Il faudra aussi renforcer la capacité des entreprises marocaines à construire l’avenir par la création de produits et de services innovants à forte valeur ajoutée.
Par les temps qui courent, où le Maroc veut se positionner en tant que Hub africain, la qualification des compétences et de la main-d’œuvre s’avère nécessaire, voire vitale, d’où la nécessité de déployer davantage d’efforts pour réussir cette importante adéquation en y incluant toutes les parties prenantes.