Quinze ans après l’intervention américaine en Irak et plus d’une vingtaine années après l’entrée en vigueur des sanctions économiques anti-irakiennes, qui se sont poursuivies jusqu’en 2003, le pays traverse encore des problèmes à tous les niveaux, suite aux tentatives d’établissement de la démocratie.
Après l’invasion de l’Irak, les Etats-Unis ont réussi à renforcer leurs positions sur le marché pétrolier mondial. La série de guerres et la déstabilisation du Proche-Orient ont entièrement éclipsé le problème de la Palestine. Des milliers d’Américains sont toujours en Irak. Bagdad doit encore résoudre la question des déplacés. C’est un problème d’actualité et chaque mouvement politique irakien propose sa propre solution. C’est un défi supplémentaire pour les élections législatives prévues pour mai prochain.
L’état de guerre dans lequel l’Irak a été plongé, lui a largement nui. Il a surtout négativement influé sur le niveau de la vie de population. Le nombre de morts équivaut à la notion de génocide, selon Denis Halliday, nommé en 1997 coordinateur de programme humanitaire de l’ONU, mais qui, à son arrivée en Irak, choqué par les conditions dans lesquelles vivaient les gens, a refusé en 1997 de diriger la mise en œuvre des sanctions anti-irakiennes.
Lors de l’émission «60 Minutes» de CBS News, le 12 mai 1996, une journaliste cherchait à savoir si les sanctions contre l’Irak, qui avaient causé la mort de plus de 500.000 enfants irakiens (chiffre dépassant le nombre de victimes d’Hiroshima), étaient défendables. Madeleine Albright a répondu sans sourciller: «Je crois que c’était un choix très difficile, mais le prix… nous pensons que le prix en valait la peine».
Par la suite, Madeleine Albright a présenté ses excuses pour ses déclarations, expliquant qu’«on l’avait provoquée».
Patrice Zehr