Concrètement, le rôle hub du Maroc se précise au niveau de ses métiers mondiaux, comme l’industrie automobile ou l’aéronautique… Mais aussi au niveau des télécommunications. Zoom sur les 3 cas.
Automobile
Le Maroc attire d’autres constructeurs mondiaux
La réussite de l’implantation du Renault au Maroc dans la zone franche de Tanger, conjuguée aux avantages présentés par le Royaume quant aux mécanismes d’aide aux investissements, à la position stratégique du Royaume, sa proximité avec l’Europe, l’existence d’un tissu industriel de sous-traitance d’équipementiers dédié au secteur et la disponibilité d’une main-d’œuvre de qualité dans ce secteur d’activité constituent des points forts pour attirer les grands constructeurs automobiles mondiaux. Tous ces atouts positionnent ainsi le Maroc comme un hub de première importance.
«Plusieurs groupes internationaux s’intéressent au Maroc en tant que plate-forme industrielle prometteuse», a déclaré Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, en marge d’un forum sur l’automobile, à Tanger en novembre 2012. Deux mois plus tard, le ministre révélait que Nissan et Tata Motors étudiaient la possibilité de s’installer au Maroc. Le premier constructeur automobile indien envisagerait de son côté d’y fabriquer un utilitaire low-cost de type pick-up. Déjà présent sur le marché sud-africain, Tata Motors développera aussi l’assemblage et la commercialisation de bus. Le ministre a également fait part de l’intention du constructeur automobile japonais Nissan d’investir au Maroc, soulignant que son département «a pris les mesures nécessaires pour assurer la réalisation prochaine de cet investissement».
Mais, il n y a pas que le groupe indien Tata ou le groupe japonais Nissan. «Plusieurs groupes internationaux s’intéressent au Maroc en tant que plate-forme industrielle prometteuse et sont short-listés par le ministère», informe Abdelkader Amara. Et de poursuivre que «l’installation dans les prochaines années d’un deuxième constructeur mondial permettra de donner plus de visibilité au secteur automobile et de soutenir sa croissance tout en allégeant la pression sur Renault et en offrant de nouveaux horizons pour les entreprises du secteur».
A en croire la presse étrangère, Volkswagen serait parmi les premiers intéressés. Le constructeur allemand, qui vient de revoir son budget d’investissement pour les cinq prochaines années à la hausse, atteignant ainsi les 70 milliards d’euros, aurait d’ores et déjà entrepris les démarches nécessaires pour son implantation au Royaume. La firme coréenne Hyundai figurerait également parmi les constructeurs automobiles séduits par le Maroc.
Aéronautique
Le Maroc, une plateforme attractive
Cela fait plus d’une décennie que des sociétés de renommée mondiale, spécialisées dans le secteur aéronautique, se sont installées au Maroc. Ces sociétés étrangères et d’autres entreprises marocaines ont apporté au pays une visibilité sur la scène aéronautique mondiale, ce qui a entraîné l’implantation de nombreux fournisseurs et sous-traitants. Le nombre des sociétés travaillant dans ce secteur dépasse aujourd’hui la centaine. La main-d’œuvre employée dans l’aéronautique est de 10.000 personnes. Plus encore, le Maroc a développé son chiffre d’affaires à l’export au rythme de 20 à 25% annuellement.
Le secteur aéronautique a ainsi réalisé un CA à l’export de 775 millions d’euros en 2012, contre 466 millions d’euros en 2011. Cela montre la bonne résistance du secteur face à la crise économique et financière. En plus de ces performances, la position géographique du Maroc et sa proximité de l’Europe le placent comme le sous-traitant principal du continent. Aussi le Maroc dispose-t-il d’une main-d’œuvre qualifiée qui fait de lui un hub entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Enfin, les implantations des entreprises étrangères sont facilitées par les mécanismes d’aide aux investissements.
Tout cela a permis au Maroc d’être un centre attractif qui regroupe aujourd’hui les leaders du marché. L’implantation du géant canadien «Bombardier Aéronautique» à Casablanca en 2012 ne fait que confirmer cette dynamique amorcée par le Maroc, notamment dans ce secteur. Elle constituera une locomotive pour le développement du secteur de l’aéronautique nationale, en raison des retombées économiques escomptées et en termes d’ancrage industriel. Ce projet, dont l’investissement s’élève à 200 millions de dollars et s’étale sur 8 ans, a comme objectif la création de 850 emplois qualifiés à l’horizon 2020.
Le ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a également signé un accord, en juin 2013, avec le groupe industriel américain Eaton. Ce dernier prévoit d’installer une usine au Maroc pour une valeur de 4 millions de dollars. Cet industriel est spécialisé dans la fabrication de pièces mécaniques électroniques de haute technologie destinées aux secteurs de l’aéronautique et de l’automobile ou encore de l’énergie.
Télécoms
Le Maroc, quels investissements ?
En matière de télécommunication, le Maroc investit en Afrique et au Maghreb, mais intéresse également les investisseurs qui prennent des parts dans le capital des 3 opérateurs: IAM, Méditel et Inwi.
Vivendi, Orange, Zaïn et bientôt Etisalat, dans les télécoms au Maroc… Mais aussi le Maroc, via IAM au Maghreb et en Afrique… Le Royaume est à la fois investisseur et intéresse les investisseurs. Il ne compte pourtant que 3 opérateurs dont deux entrés récemment dans l’arène, mais très agressifs commercialement.
En effet, cela fait bien longtemps que Maroc Telecom n’est plus seul maître à bord. En effet, IAM et les autres opérateurs en télécommunication sont en compétition continue et tout est à l’avantage du consommateur.
En 2012, Maroc Telecom a eu du fil à retordre. Ainsi, ses bénéfices sont retombés à 6,7 milliards de DH, alors qu’ils étaient de 9,5 milliards de DH en 2010. Ces bénéfices sont en baisse de 18% par rapport à 2011. IAM était pourtant très soutenue par ses filiales africaines qui ont fortement augmenté leur contribution au résultat du groupe. Ce qui veut dire que ce dernier a de plus en plus de mal avec la rude concurrence au Maroc.
IAM a gagné quelque 730.000 clients, là où Inwi a gagné plus de 2,3 millions de clients.
De plus en plus de clients préfèrent Inwi et Méditel qui ne cessent d’améliorer leurs performances et surtout d’innover et de casser les prix. Inwi n’avait que 4,9 millions de clients en décembre 2010, contre 9,6 millions aujourd’hui, soit une progressions de près de cinq millions de clients. Dans le même temps, Maroc Telecom, qui avait un parc de 16,6 millions de clients en décembre 2010, en a gagné beaucoup moins en atteignant 17,8 millions en décembre 2012.
Méditel, numéro deux du marché du mobile au Maroc (29,5% de part de marché), est distancé par Maroc Télécom (45,8%), mais talonné par Inwi (24,7%). En 2012, il a perdu 500.000 clients quand son poursuivant en a gagné plus de 2 millions. En comparaison avec l’année 2011, Médi Telecom, concernant les parts de marché du mobile, a enregistré un recul de -3,39%. Ainsi, le nombre de ses clients est passé de 12,035 millions à fin 2011 à 11,523 millions à fin 2012, tandis qu’un léger recul de 0,31% a été enregistré au niveau de ses parts de marché Internet 3G. Les performances sont clairement en dessous de ce qui était attendu. Une situation que Méditel a bien l’intention de redresser et l’opérateur s’y attèle, la direction ayant récemment changé de tête.