Les Premières Assises Nationales de la R&D autour des Phosphates, organisées par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres et le Groupe OCP, ont été clôturées par l’adoption d’une série de recommandations.
Cette première édition a été l’occasion de faire le point sur les travaux de recherche menés et les thématiques traitées au niveau national par les laboratoires et centres de recherche dans la Recherche & Développement (R&D), en relation avec le phosphate. Elle se proposait également de constituer des réseaux de chercheurs sur les phosphates dans un objectif de partage du savoir, de synergie et de mutualisation des moyens à même de mettre en place les ressources et le cadre de partenariat adéquats entre les différentes parties prenantes pour atteindre les objectifs et les recommandations qui découleront de ces Assises.
Des ateliers animés par d’éminents chercheurs marocains et des responsables de la R&D au sein du groupe OCP, devaient déboucher sur un plan d’action pour la mise en place des premiers jalons du partenariat entre l’OCP et le ministère de l’Enseignement supérieur.
Un des leaders mondiaux sur le marché du phosphate et de ses produits dérivés et première entreprise industrielle du Maroc active sur les cinq continents, l’OCP développe en permanence ses capacités d’adaptation, de flexibilité et d’anticipation pour pouvoir répondre aux exigences de plus en plus fortes des clients dans un marché très concurrentiel. La R&D intervient donc sur toute la chaîne de valeur de l’industrie des phosphates. Ainsi, elle est présente au niveau de la géologie, de l’extraction, du traitement et de l’enrichissement du minerai, de la valorisation chimique en acide phosphorique, engrais et autre composées phosphorés, ainsi qu’au niveau de la recherche agronomique et de la fertilisation. L’eau, l’énergie et l’environnement constituent également des préoccupations de la R&D.
Les conditions de réussite
Pourtant, rien ne se fera sans une réelle valorisation de la R&D, condition incontournable pour la production nationale des phosphates dans un monde de plus en plus globalisé, a estimé à l’occasion le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres (ESRSFC), Lahcen Daoudi. Il a mis en avant les grandes réserves de phosphate du Royaume qui représentent plus de 50% des réserves planétaires, ce qui fait du Maroc le premier exportateur et le 3ème producteur de phosphates bruts à l’échelle mondiale. Le ministre a également relevé que «les moyens qui sont mis à la disposition de chaque acteur ne sont pas suffisants pour réussir un décollage au niveau de la recherche. Mais en rassemblant nos moyens, le Maroc pourra percer au niveau de la recherche scientifique». Dans ce cadre, L. Daoudi a évoqué les préparatifs pour la tenue de la première Conférence des ministres en charge de la recherche scientifique des pays membres du dialogue 5+5, sur la recherche scientifique (19 et 20 septembre à Rabat) qui a été précédée par une réunion des experts de ces pays (les 18 et 19 juillet dernier).
«Nous allons main dans la main à la conquête de la recherche à l’international. En disposant d’importantes réserves en phosphate, nous ne pouvons pas rester en marge de cette richesse qui pourrait garantir l’avenir de nos enfants, sachant qu’il y a de l’uranium, ainsi que beaucoup de produits dérivés dans le phosphate qu’ils faut développer en profitant de l’expertise internationale», a ajouté Daoudi qui a également fait savoir qu’à fin 2030, 50% des brevets dédiés aux phosphates seront fin prêts, précisant qu’il s’agit d’un grand défi qu’il faut gagner.
Pour sa part, Mustapha Terrab, PDG d’OCP-Group, a souligné que l’industrie des phosphates, à l’instar de nombreuses industries, connaît une évolution permanente, d’où la nécessité de développer des technologies et des procédés plus compétitifs et plus performants en la matière. Il a indiqué que «les défis à relever, en termes d’exploitation minière, de procédés chimiques et de transport, sont de plus en plus nombreux et importants. Par conséquent, des efforts considérables doivent être fournis en matière de R&D et d’innovation afin de préserver les ressources naturelles, d’optimiser leur exploitation et de s’adapter aux normes internationales en matière de développement durable». Il a également rappelé les partenariats stratégiques que le ministère de l’ESRSFC a noués avec des établissements de recherche et d’autres partenaires nationaux et étrangers au cours des deux dernières décennies. Ces partenariats stratégiques visent «à structurer et à promouvoir la recherche scientifique, le développement technologique et l’innovation au niveau national, pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle de levier de développement socioéconomique du pays et de son intégration dans la société du savoir».
De son côté, le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a émis le vœu de voir cette initiative couronnée par une continuité de conférences et de réunions dans d’autres secteurs vitaux pour l’économie nationale. Il a appelé à encourager davantage la recherche scientifique à travers la mobilisation de fonds décents et de bonnes conditions susceptibles de faire réussir les actions tracées.
Création d’un fonds dédié
Afin de donner un contenu concret au partenariat entre le ministère de l’ESRSFC et OCP, le président du Groupe OCP a annoncé la création d’un fonds dédié au financement de la recherche dans ce domaine, doté d’un budget de 90 MDH pour les trois prochaines années. De son côté, le ministère mobilisera les laboratoires de recherche et renforcera leurs moyens pour répondre aux travaux retenus après le lancement des appels à projets.
D’autres mécanismes seront déployés pour soutenir et dynamiser la R&D autour des phosphates. Dans ce cadre, les participants ont recommandé des bourses pour la préparation de doctorats, l’attribution de Prix de la meilleure thèse, l’attribution de Prix de la meilleure structure de recherche autour des phosphates, l’organisation de congrès scientifiques et l’édition d’ouvrages pédagogiques et de recherche dans le domaine des phosphates.
Donc, suite au succès de la première édition des Assises nationales de la R&D autour des phosphates, qui était organisées sous le haut patronage de SM Mohammed VI, rendez-vous a été pris pour la tenue de la deuxième édition qui sera consacrée à l’évaluation des travaux réalisés.
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