Le groupe BMCE Bank a achevé ce 1er semestre 2013 sur des performances très encourageantes. Si le 2ème trimestre tient les promesses du 1er, le top management qualifiera l’exercice 2013 d’«année de l’essor».
La consolidation des activités au Maroc s’est remarquablement ressentie à travers une contribution au RNPG qui s’est renforcée de 57% à fin juin 2013, portée essentiellement par les activités de BMCE Bank S.A dont la contribution s’est appréciée de 66% et la filière «banque d’affaires et gestion d’actifs» dont l’apport dans le RNPG a plus que triplé par rapport au 1er semestre 2012.
Les filiales africaines sont montées au créneau pour représenter 33% des bénéfices du groupe à fin juin 2013. Leur contribution au résultat net part du groupe s’est ainsi appréciée de 109% par rapport au 1er semestre 2012.
Bank of Africa (BOA), et relativement la Banque de développement du Mali et la Congolaise de banque ont ainsi poussé la part des filiales à l’étranger (africaines et européennes) dans les bénéfices du groupe à 38%, contre 35% à fin juin 2012.
Bonnes performances en local
Ainsi, au premier semestre, le RNPG s’est apprécié de 65% à 595 MDH sous l’effet conjugué de la bonne tenue de l’activité d’exploitation. Pour preuves: cette hausse respective du PNB et du RBE de 11% et 13% et le repli du coût du risque de -16%.
Le PNB consolidé s’est quant à lui renforcé à 4,8 MMDH, tiré par l’évolution des marges d’intérêts (+10%), des marges sur commissions (+6%) et par le résultat des activités de marché (+10%). Le total bilan a augmenté de 4,9% à 225 MMDH. Les capitaux propres part du groupe se sont améliorés de 16% à 14 MMDH. Et ce, suite à l’augmentation de capital d’un montant de 1,5 MMDH réalisée en décembre 2012. Les fonds propres de la banque ont aussi été renforcés grâce à la levée, au premier semestre 2013, de 1 MMDH en dette subordonnée sur le marché local. Le ratio de solvabilité s’est ainsi amélioré, passant de 12,04% à fin juin 2012 à 12,72% à fin juin 2013. En outre, l’encours des dépôts de la clientèle et des crédits à la clientèle progresse autour de 9%, à plus de 147 milliards et 140 milliards de DH respectivement.
En agrégé, le résultat net a progressé de 29% à 703 MDH. Le PNB a augmenté de 2% à près de 2,5 MMDH et le RBE de 6,1% à 1,21 MMDH.
Par ailleurs, les activités au Maroc ont affiché une croissance des ressources à plus de 106 MMDH, soit +10,3% contre +3% pour le secteur, portant ainsi la part de marché globale de BMCE Bank à 14,5%.
Les crédits ont bondi de 8,7% à 96,4 MMDH avec des gains en parts de marché à 13,41% contre 12,73% à fin juin 2012.
Sur le plan de la productivité, le PNB par agent a augmenté de 3,3% à plus de 500.000 DH.
Pour le top management, il y avait une autre bonne nouvelle à annoncer, avec BMCE International Holding, la plateforme qui fédérera les entités du groupe BMCE Bank en Europe et qui sera opérationnelle fin 2013. Celle-ci englobera les activités de BMCE Bank International Londres. La plateforme intégrera également BMCE Bank International Madrid qui connaît un renforcement des synergies avec BMCE Bank et le groupe BOA, afin de développer la présence de la filiale madrilène en Afrique et au Moyen-Orient.
L’Afrique encore et encore
S’il est une évidence à noter en matière de progression du groupe, c’est bien la croissance de BMCE Bank en Afrique qui se poursuit. En effet, outre la montée de la banque marocaine dans le capital de BOA à hauteur de 72,6%, BOA a renforcé son réseau par une 16ème banque au Togo. BOA-Togo permet ainsi à BOA de compléter son implantation dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le groupe BMCE Bank compte aussi se développer dans la zone CEMAC plus précisément au Cameroun dont l’agrément est attendu d’ici la fin de l’année. Le groupe vise aussi le Nigeria, l’une des grandes puissances économiques en Afrique, avec toutefois une faible bancarisation de la population estimée à 10%.
À cela s’ajoute la création en cours de BOA Capital, joint-venture entre BMCE Capital et BOA, spécialisée dans les activités de Marché, Asset Management et Corporate.
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Entretien Express
Brahim Bejelloun Touimi, Administrateur directeur général délégué de BMCE Bank
«La réussite est dans l’engagement commun»
Vous disiez que la croissance économique n’est pas que le fruit des efforts des pouvoirs publics, comment expliquez-vous cela ?
En effet, à un moment où l’histoire économique du Maroc est en train de se transformer, grâce à la conjugaison des efforts des autorités publiques et des groupes privés, comme le nôtre, cette économie se voit conférer une profondeur stratégique, qui se renouvelle par l’ouverture croissante à l’international. Surtout vers l’Afrique subsaharienne. Il est ainsi nécessaire qu’il y ait une cohérence et une complémentarité dans l’action qui se veut commune et participative, alliant le public et le privé.
Mais qu’est ce qui engendrerait, selon vous, une telle cohérence ?
La cohérence entre intérêt privé et intérêt collectif est possible grâce à un management efficace d’entreprises. Notamment dans des pays, comme le Maroc, qui ont besoin d’une croissance économique plus forte mais plus équilibrée. En plus du besoin d’une inclusion financière de plus en plus répandue auprès des jeunes et dans le milieu rural.
Des pays qui ont besoin d’un secteur bancaire solide, crédible et respecté, car en phase avec l’environnement dans lequel il évolue, tant en local qu’à l’étranger.
Un système solide qui vous a amené à dire que vous ne subissiez pas la crise mais seuls quelques-uns de ses aspects, comment expliquez-vous cela?
Il faut dire que la diversification de nos activités fait que nous ne subissons pas directement la crise. Quelques aspects, cela veut dire que quand certains secteurs que nous accompagnons sont la proie des effets de la crise, ça nous affecte, mais nous compensons ailleurs, là où ça marche. Voilà pourquoi, il n’y a pas d’effets directs de la crise. D’autant plus que nous évoluons dans un secteur très vigilant et très prudent vis-à-vis des différents marchés qu’il accompagne. Ce qui fait qu’il s’acquitte de sa mission sans trop de dégâts.
Et c’est ce qui explique aussi les performances réalisées par BMCE Bank Groupe lors de ce premier semestre 2013?
Il y a, en plus, tout un effort de gestion et de perfectionnement qui est conforme à nos engagements. Notamment, le renforcement du niveau de capitalisation, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, le renforcement et la maîtrise des risque tant au Maroc qu’à l’étranger, l’amélioration de la rentabilité, le retour à l’équilibre des activités européennes et la pérennisation de l’engagement sociétal. Des engagements qui sont aujourd’hui confortés par ces résultats.
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Ils ont dit…
Au-delà des chiffres, d’autres actions et d’autres volets ont été soulevés avec le top management de BMCE Bank. Sur ces différents points, les DG ont donné ces réponses.
Driss Benjelloun,
DG délégué en charge des Finances et Risques
«Le Groupe confirme sa dynamique de croissance comme en témoignent ses performances commerciales et financières au 1er semestre 2013. Il s’agit d’un travail soutenu qui n’épargne aucun volet de l’activité, tant au Maroc qu’à l’étranger, qui est conforme aux engagements du groupe et qui commence à donner les résultats escomptés. Pour preuves, le total bilan qui s’est élevé à 225 MMDH, soit +5,9%, les capitaux propres en hausse de +16% à 14MMDH et le coût du risque qui atteint 875 MDH, alors qu’il était de 1.046 MDH à fin juin 2012, soit -16%».
Mohamed Bennani,
PDG de Bank of Africa
«L’Afrique commence à peser dans les chiffres du Groupe. L’avancée est visible dans les chiffres de juin 2012 à juin 2013, notamment en matière de dépôts clientèles qui ont progressé de 8,2% et des crédits qui ont atteint 14,5%. Les filiales de Bank of Africa (BOA) ont connu une rentabilité continue en contribuant, en cumulé, à plus d’un milliard de DH au RNPG depuis l’acquisition. Cette super performance s’est ressentie ailleurs. Mais dans certaines zones, les perturbations retardent assez souvent la démarche d’un an et demi à deux ans… C’est le cas de Madagascar et probablement du Kenya, maintenant. Cela n’entrave cependant pas notre stratégie d’expansion, puisque nous entamons les démarches pour une implantation au Nigéria dans le très court terme. Dans le moyen terme, nous ambitionnons d’intégrer le marché sud-africain… Il s’agit d’un vaste champ d’action comptant 16 pays et 3 sous-régions, avec des réglementations qui diffèrent d’un pays à l’autre et 3 pays qui sont aux normes IFRS (normes internationales d’information financière). Il faut donc prendre le temps d’adapter et de s’adapter… Nous avons un business-modèle très attrayant et qui plaît, ce qui nous facilite l’approche. Pour l’Algérie, nous avons déposé, depuis 10 ans, une demande d’agrément, mais elle est restée à ce jour sans réponse».
Mohamed Agoumi,
DG délégué en charge de l’International
«Il faut souligner que la filiale londonienne a vu le jour à la veille de la crise. C’est ce qui a impacté sa rentabilité. Cependant, il y a lieu de relever que, dans ce contexte, elle est parvenue à se maintenir en s’inscrivant globalement dans un trend haussier avec 3 semestres consécutifs de progrès tant de l’activité que de la productivité.
Pour Paris, c’est un résultat très encourageant puisqu’on note une multiplication par 2,5 au premier semestre 2013. Il faut savoir que 40% des contributions viennent de l’étranger et il y a certes beaucoup de risque. Mais sans risque, il n’y a pas d’opportunité et donc pas de rentabilité».
Mfadel Lahlaïssi,
DG délégué en charge de la Banque de l’Entreprise
«Il n’y a pas eu de réticence de la banque vis-à-vis du secteur immobilier. La banque, comme beaucoup d’autres, continue de financer les acquéreurs, mais elle est devenue plus sélective, surtout en matière du moyen standing et du social qui ne marche pas partout. On ne peut en aucun cas nier l’impact certain de l’immobilier sur l’économie. Du coup, on a limité nos financements à 25%, estimant qu’au-delà commence la prise de risque. On reste cependant très regardant sur le marché, on oriente et on adapte la demande. On se dote de structures qui assurent le bon contrôle et de systèmes d’information très performants qui attestent que nous sommes un groupe uni qui a la foi en son pays. Ce dernier avance bien comme en témoignent le 4,8% de taux de croissance et le un tiers du PIB qui va à l’investissement».
Omar Tazi,
DG délégué en charge de la Banque des Particuliers et Professionnels
«Il y a eu un certain ralentissement de la croissance en matière d’immobilier, mais elle est bien là. Lorsqu’on note 2,5% pour la promotion et 4,5% pour l’acquisition, on voit bien que le secteur avance. Cela fait qu’en la matière, nous sommes résolument engagés à atteindre 26% des parts de marché en matière d’acquisition. Cela va de pair avec les nouvelles orientations de la banque quant au redéploiement de son personnel désormais beaucoup plus orienté vers le commercial que vers l’administration».
Mounir Chraïbi,
DG délégué en charge du Pôle Information Technology & Process Groupe
Relater le personnel, c’est surtout parler de la productivité. Le nouveau schéma directeur du système d’information, mis en œuvre à près de 70%, répond en effet à cet impératif du fait qu’il est créateur de valeur. Il permet une meilleure maîtrise du risque et un suivi qualitatif des clients. Ceci s’est manifesté par l’ouverture, cette année, de 8 nouvelles agences et on prévoit 150 agences sur les 4 prochaines années, dont 20 sont en cours. Ceci a permis une nouvelle approche suite au redéploiement de quelque 500 personnes qui étaient jusque-là en sureffectif, avec de nouvelles pratiques et une action beaucoup plus agressive et plus efficace».