Lahoucine Azaz, président de la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc (FNBPM) est né en 1953 à Casablanca.
Il a suivi les pas de son père. «En 1974, quand je me suis occupé de l’affaire familiale, j’avais un niveau bac. Mon père était un natif du Souss. Il était livreur de pain avant de devenir propriétaire d’une boulangerie», raconte le président de la FNBPM.
En 1941, il y avait un organisme des boulangers nommé «Union des Boulangers du Maroc». Il regroupait des Marocains, des Italiens et des Français. A cette époque, il n’y avait que des fours à cuisson et le pain était façonné à la main. En 1959, il a été procédé à la marocanisation de l’Union et, depuis, le Bureau exécutif ne comportait que des Marocains. Cependant, les étrangers restaient toujours membres de cette Union. Celle-ci est devenue par la suite «Syndicat national des patrons boulangers et pâtissiers du Maroc» (SNPBPM). En plus de la cotisation des membres de ce syndicat, il y avait une sorte de redevance sur les factures des minoteries: sur chaque quintal de farine, les minoteries devaient accorder au Syndicat 4 dirhams. Et c’est grâce à cet argent que le SNPBPM pouvait organiser les meetings programmés et faire beaucoup d’activités durant chaque année.
En 1994, il a été procédé à la libéralisation du marché des céréales et, en 1997, on a mis fin à la redevance sur le quintal. Le syndicat ne bénéficiait plus de ce soutien, selon Lahoucine Azaz. «Mon premier mandat à la tête de SNPBPM a été en 2002. J’ai été réélu pour un second mandat de 7 ans en 2009. Ce n’est qu’en mars de cette même année que le SNPBPM est devenu FNBPM. La Fédération est donc, aujourd’hui, le seul interlocuteur de l’Etat et le seul représentant du secteur de la boulangerie, de la pâtisserie et de la biscuiterie. Elle dispose d’un siège à Casablanca et d’autres locaux à Marrakech, Rabat, Tanger et Oujda. Ces locaux constituent un patrimoine hérité de l’ancien syndicat. Notre mission principale est la défense et la bonne représentation de notre secteur d’activité. Nous travaillons dans la transparence, le cadre de la loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence. Nous avons des représentants dans les différentes villes marocaines et des délégations régionales. Nous défendons nos intérêts vis-à-vis du fisc, de la CNSS et de l’Etat et nous communiquons de façon continue avec nos membres», souligne Lahoucine Azaz. Et d’ajouter: «Actuellement, on prévoit de restructurer les canaux juridiques de ce secteur, de développer son infrastructure et de le moderniser, surtout par le biais d’un contrat-programme signé entre le gouvernement et la Fédération en octobre 2011. Ce contrat-programme vise le développement de ce secteur d’ici 2015 en vue de diversifier ses produits, assurer sa continuité et renforcer sa compétitivité. Sans oublier les autres mesures qui touchent la formation, la création d’une véritable profession de boulanger et la réduction des coûts de l’énergie à l’instar des industriels».
Selon le président de la FNBPM, les investissements dans le secteur de la boulangerie sont énormes et épouvantables. Le boulanger doit investir au moins une somme de 4.000.000 DH -et même plus!- pour le lancement d’une nouvelle boulangerie. Le local, son aménagement, le laboratoire, les chambres de refroidissement, la chambre de fermentation et le matériel, dont le refroidisseur, le diviseur, le four, etc, tout cela coûte trop cher. C’est tout un cahier des charges qu’il faut respecter. «La FNBPM, en collaboration avec le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et France Expo Céréale, a décidé de lancer une école de formation pour les métiers de la boulangerie et de la pâtisserie. Le foncier a été assuré par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Les outils et le matériel seront assurés par France Expo Céréale. L’objectif de ce projet est de former les jeunes aux métiers de la boulangerie et de la pâtisserie, en plus d’une formation de mise à niveau des personnes qui exercent déjà dans ce secteur. On procédera par région. C’est pour cela que l’école doit avoir une mini-auberge pour accueillir les bénéficiaires. Ce sera l’occasion pour eux de connaître les dernières tendances dans ce secteur d’activité. Les candidats doivent avoir un niveau bac au minimum et il sera question d’une présélection. La formation durera de 1 à 2 ans», informe Azaz.
Ce secteur est prometteur. Il regroupe des gens sérieux et très ambitieux. Et c’est le seul secteur qui travaille 24h/24h, puisque les fours fonctionnent toujours sans arrêter. Il faut travailler durement pour réduire les coûts tout en gardant la meilleure qualité pour plus de compétitivité. Le contrat-programme va apporter une valeur ajoutée à ce secteur. Le Maroc est très réputé pour sa gastronomie. La boulangerie et la viennoiserie accompagnent aussi ce développement, selon Lhoucine Zaz. «Mais il faut souligner qu’on aimerait célébrer la Journée marocaine du pain pour sensibiliser les gens quant au gaspillage de cet important produit. Le pain n’est pas cher, mais ce n’est pas une raison pour le gaspiller. Son gaspillage est inacceptable d’un point de vue éthique. Durant cette Journée, on passera un message citoyen via des spots publicitaires», relève le président de la FNBPM.