Cercle des patriotes : Le modèle de développement sous la loupe

Cercle des patriotes : Le modèle de développement sous la loupe

Créé il y a moins d’un mois, le nouveau think tank baptisé «Cercle des patriotes» a officiellement démarré ses activités, jeudi 12 juillet 2018 à Casablanca, par l’organisation d’une conférence autour du thème «Le nouveau modèle de développement».

D’après Ghali Fassi Fihri et Ghassane Benchekroun, cofondateurs du Cercle des patriotes et respectivement, cadre au ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime et directeur financier chez le Groupe Akwa, ce nouveau groupe de réflexion ambitionne de réunir les Marocains désireux d’œuvrer ensemble, dans différents domaines, notamment économique et social, pour un avenir meilleur, dans un Maroc prospère et développé. Parmi les objectifs de ce nouveau think tank, figure également l’organisation de rencontres autour des voies possibles que le Royaume pourrait emprunter, pour que soient atteints les objectifs d’équité et de justice sociale.   

S’exprimant lors de la conférence annonçant le démarrage des activités du Cercle des patriotes, Ghali Fassi Fihri a affirmé: «Ce think tank, dont l’organisation s’appuie sur une approche collaborative, horizontale et régionale, œuvrera à travers des propositions et des alternatives pragmatiques à mettre en place un modèle viable de société, en réponse aux grandes transformations que connaît le Maroc actuellement».  Pour sa part, Ghassane Benchekroun a fait savoir que la vocation du Cercle des patriotes consiste à «fédérer autour d’un nouveau projet de société, tout en explorant toutes les voies possibles que le Maroc pourrait emprunter en faveur d’un nouveau pacte social».

De l’essoufflement d’un modèle de développement…

Cette conférence a connu la participation d’une pléiade de personnalités de renom, dont le PDG du Groupe CIH Bank et membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), Ahmed Rahhou. Après avoir rappelé l’urgence d’élaborer un nouveau modèle de développement pour le Maroc, Rahhou a expliqué que l’absence de cohésion et de complémentarité sectorielle est pour beaucoup dans la faiblesse des principaux indices de développement au Maroc. «Le Royaume dépense des sommes importantes en commandes publiques. Cependant, nous n’arrivons toujours pas à mesurer avec exactitude la richesse, ni les retombées qui en découlent», a-t-il déploré. Il a appelé à s’inspirer des modèles de développement qui ont prouvé leur efficacité dans plusieurs pays du monde.

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Pour Rahhou, l’heure n’est pas au constat, mais à la proposition de solutions à même d’aider le Maroc à dépasser ses difficultés. C’est pourquoi le patron de CIH Bank a appelé à la mise en place d’une gouvernance efficace et plus cohérente au niveau des différents départements ministériels. Et de souligner: «L’une des principales failles du modèle de développement actuel au Maroc réside en l’inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi. Aujourd’hui, il est très difficile de former des techniciens spécialisés qui soient opérationnels et puissent s’intégrer facilement et rapidement dans le marché de l’emploi», s’est-il désolé. Toutefois, le tableau n’est pas si noir. Pour Rahhou, il est encore possible de profiter des atouts dont dispose le Maroc à plusieurs niveaux, pour changer la donne.

… à la complexité d’en créer un nouveau

Cercle des patriotes : Le modèle de développement sous la loupe

La conférence de lancement des activités du Cercle des patriotes a connu la participation d’autres d’intervenants. Parmi eux, le spécialiste des questions économiques et financières, Mohamed Hdid. Dans son intervention, celui-ci a mis l’accent sur la complexité de l’élaboration d’un nouveau modèle de développement. «Elaborer un modèle de développement nouveau, réaliste et moderne n’est pas chose facile, contrairement aux idées reçues», a-t-il insisté. Il a appelé les pouvoirs publics et l’ensemble des intervenants à faire en sorte que le citoyen lambda ait confiance en l’Etat de manière générale. «Pour qu’un modèle de développement fonctionne convenablement, il faut donner la plus grande importance à l’élément humain. Au Maroc, malheureusement, les citoyens n’ont plus confiance en les politiques élaborées par les responsables», a-t-il affirmé. Et de déplorer le fait que le contribuable ne ressent pas d’amélioration au niveau des services publics (hôpitaux, écoles publiques, habitat, sécurité…), bien qu’il s’acquitte régulièrement de ses impôts. «Le nouveau modèle de développement doit apporter des réponses à ces problématiques», a-t-il conclu.

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Pour leur part, les représentants de la société civile ont rappelé que l’élaboration du nouveau modèle de développement répond à une volonté royale. En effet, SM le Roi Mohammed VI avait appelé, à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire en octobre 2017, à une reconsidération du modèle de développement marocain, pour le mettre en phase avec les évolutions et les mutations sociales et économiques que connaît la société marocaine. Le Souverain avait formé, dans ce cadre, le souhait que soit élaborée une conception intégrée de ce modèle, capable de lui conférer un nouveau dynamisme et dépasser ainsi les obstacles qui freinent son évolution.

Mohcine Lourhzal

Plusieurs sujets à débattre

En plus du nouveau modèle de développement, le Cercle des patriotes compte débattre autour de plusieurs autres sujets d’actualité. Il s’agit, comme annoncé par les fondateurs du think tank, de thèmes comme la réforme de l’éducation, la lutte contre le chômage ou encore l’encouragement et le soutien aux entreprises.

L’équation gagnante

La conférence de presse annonçant le démarrage officiel des activités du Cercle des patriotes a été l’occasion pour deux femmes dirigeantes (Oumhani Djouli, chef d’entreprise et Ilham Slassi, médecin) de partager avec l’auditoire leurs expériences respectives. Après avoir évoqué les avancées enregistrées par le Maroc dans plusieurs domaines, elles ont toutefois rappelé qu’en 2018, de plus en plus de citoyens éprouvent des difficultés dans leur quotidien, financièrement parlant. Pour elles, l’élément humain est à placer en tête des priorités.

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