Immigration clandestine des jeunes : Un phénomène appelé à s’amplifier…

Immigration clandestine des jeunes : Un phénomène appelé à s’amplifier…

Décidément, depuis début septembre, il ne se passe pas un jour sans qu’on parle sur une radio, une chaîne de télévision, dans un journal ou encore sur les réseaux sociaux, de dizaines de jeunes qui veulent quitter clandestinement leur pays à partir des plages de la région nord du royaume.

Ces jeunes, qui ont perdu confiance dans la capacité des institutions et des politiques publiques à répondre à leurs revendications sociales, espèrent passer à l’autre rive à bord d’embarcations pneumatiques, à partir des zones nord du royaume. Selon des associatifs locaux à M’diq, le nombre de ces jeunes, qui souhaitent faire la traversée vers les pays de l’UE, serait en forte hausse. C’est ce qui explique, disent-ils, «le renforcement des mesures de contrôle et l’installation des barrages à l’entrée des villes côtières du nord».

Ce mardi 25 septembre, une unité de la Marine royale, opérant en Méditerranée, a tiré sur une embarcation de migrants se trouvant de manière douteuse dans les eaux marocaines, après son refus de répondre aux avertissements qui leur ont été adressés. En effet, selon un communiqué de la Préfecture de M’diq-Fnideq, l’unité de la Marine royale a été «contrainte»  de tirer des balles sur une embarcation rapide, «Go Fast», conduite par un Espagnol et qui se trouvait de manière suspecte dans les eaux marocaines; et ce, après le refus d’obtempérer aux avertissements. Quatre personnes qui se trouvaient à bord de l’embarcation, ont été blessés, dont une Marocaine qui a succombé à ses blessures à l’hôpital de «Saniet Rmel». Le pilote du «Go Fast» n’a pas été touché par les tirs et a été interpellé, ainsi que les autres passagers candidats à l’émigration clandestine. 

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Par ailleurs, dans la nuit du 22 au 23 septembre, une autre unité de la Marine royale a fait échouer, en collaboration avec la gendarmerie royale, une autre opération d’émigration clandestine depuis la plage de Martil. Un communiqué de l’Etat-major général des Forces armées royales indique que cette unité a poursuivi une «embarcation de très grande vitesse» qui tentait de regagner la plage de Martil pour récupérer des candidats à l’émigration clandestine.

Depuis quatre semaines, des dizaines de jeunes Marocains affluent sur les plages de la zone nord, pour essayer la traversée «gratuite», à bord d’embarcation pneumatiques, vers l’autre rive de la Méditerranée. Les premières rumeurs sur ces embarcations (de type Phantom) transportant gratuitement les émigrés marocains remontent à quatre semaines. Les réseaux sociaux marocains sont d’ailleurs submergés de vidéos montrant des dizaines de jeunes Marocains candidats à l’émigration clandestine, dont notamment des femmes, réclamant «l’harga fabor» (l’immigration clandestine gratuite). Dans l’une de ces vidéos qui font froid dans le dos, on voit une embarcation débarquer une dizaine de jeunes Marocains sur une plage espagnole.

Malgré le danger d’une telle entreprise, beaucoup de jeunes Marocains ne se montrent plus méfiants. Ils incitent les jeunes à quitter  clandestinement leur pays, à l’instar de ces groupes de jeunes qui apparaissent dans une vidéo réalisée par la technique du live. Dans cette vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, samedi 22 septembre, des adolescents appellent les jeunes Marocains à fuir illégalement leur pays depuis les plages de la région nord du pays et à tenter leur chance dans l’autre rive de la Méditerranée. Dans cette même vidéo,  ces jeunes, tentés par l’immigration clandestine, se sont rassemblés sur la plage de Martil pour attendre des zodiacs.

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D’après des chiffres présentés dernièrement par le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha El Khalfi, lors d’un point de presse, ces tentatives ont concerné quelque 7.100 Marocains à fin août 2018. Un chiffre qui, selon des associatifs locaux, serait appelé à croître. En effet, confie-t-on, «beaucoup de jeunes, qui viennent de toutes les régions du pays, restent dans la zone nord, espérant traverser vers l’Espagne avec ces embarcations pneumatiques».

Ces mêmes sources imputent la hausse du nombre de ces tentatives à «la situation socio-économique difficile que vit aujourd’hui le pays». «Si les jeunes veulent quitter le pays, c’est parce qu’ils n’y trouvent pas de travail. Avec le contexte difficile que nous vivons actuellement, nous pensons que tout le monde veut partir. On va assister à plus de tentatives», concluent ces mêmes voix associatives.

Naîma Cherii

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