Abdelhak Khiame, Directeur général du BCIJ (Ph: Soufiane Benkhadra)
Le bilan de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, menée par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), est positif.
Dans une interview accordée à la MAP, le Directeur général du Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), Abdelhak Khiame, a déclaré que le BCIJ a démantelé depuis 2015, date de sa création, 57 cellules terroristes, dont 8 structures au cours de l’année 2018. Le responsable sécuritaire a ajouté que ces chiffres portent le nombre total des cellules terroristes démantelées au Maroc, depuis 2002, à 183. Dans leur ensemble, ces actions préventives ont conduit à l’arrestation de plus de 3.129 personnes, dont 292 ayant des antécédents judiciaires, a souligné Khiame, précisant que, parmi 361 projets destructeurs mis en échec, certains visaient des sites sensibles.
Engagement continu et proactif
Revenant sur les actions menées par le Bureau depuis sa création, Abdelhak Khiame a fait savoir que la Brigade de Lutte Contre le Terrorisme (BLCT), qui relève du BCIJ, a démantelé un grand nombre de cellules terroristes, dont 51 en relation avec l’«Etat islamique» et 6 structures en lien avec l’organisation «Al Faye Wa Al Istihlal». Ces démantèlements ont permis l’arrestation de 902 personnes, dont 14 femmes et 29 mineurs. Parmi les personnes arrêtées par la BLCT figurent 22 étrangers, dont huit Syriens, trois Afghans, deux Français, deux Turcs, un Italien, un Tchadien, un Guinéen, un Egyptien, un Libanais, un Russe et un Tunisien. Dix Belgo-marocains, cinq Franco-marocains, deux Hispano-marocains et un Franco-algérien ont également été arrêtés, a fait savoir Abdelhak Khiame.
L’action menée par les sécuritaires marocains a eu un effet de persuasion envers les milieux imbus de la pensée extrémiste. C’est ce qu’a expliqué le numéro 1 du BCIJ. «Il suffit d’analyser les statistiques pour se rendre à l’évidence que le recul, d’année en année, du nombre de cellules terroristes démantelées prouve que l’action menée en matière de lutte antiterroriste a eu l’effet de persuasion envers les milieux imbus de la pensée extrémiste», a souligné Abdelhak Khiame. Et d’ajouter: «Les actions de lutte anti-terroriste sont menées par la BLCT, relevant du BCIJ, d’une manière professionnelle et sur la base d’informations communiquées par les services centraux et régionaux».
Pour le DG du Bureau Central d’Investigations Judiciaires, la clé de la réussite de l’action antiterroriste réside dans la collaboration étroite entre les différents services de sécurité. «La force du Maroc en matière de lutte anti-terroriste s’explique essentiellement par la collaboration étroite entre les différents services chargés d’assurer la sécurité. Ainsi, le fait que le Directeur Général de la Surveillance du Territoire est lui-même Directeur Général de la Sûreté Nationale nous facilite énormément la tâche, car nos services ne sont pas cloisonnés. A cela s’ajoute la coordination continue avec les autres départements qui ne relèvent pas de ces services, notamment la Gendarmerie royale», a-t-il expliqué.
S’agissant du bilan en matière de lutte contre le crime organisé, le Directeur général du BCIJ a fait savoir qu’il concerne 74 personnes arrêtées en 2015, 61 en 2016, 32 en 2017 et 22 jusqu’à début octobre 2018.
Le Maroc prône ainsi une action sécuritaire intégrée et proactive, avec comme objectif d’assécher les terreaux du fanatisme et d’éradiquer ses racines qui mettent en péril non seulement la stabilité du Royaume, mais aussi celle de toute la région et du monde.
Mohcine Lourhzal