Salim Cheikh, DG de 2M, à l’ouverture du Forum «Les Panafricaines»
Après une première édition en 2017, destinée à son lancement, le Forum des femmes journalistes d’Afrique, «Les Panafricaines», a tenu sa deuxième édition sous le thème de «Migrations africaines, une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias».
Elles étaient plus de 200 journalistes, outre des hommes politiques et des responsables d’Organisation Non Gouvernementales (ONG), à se donner rendez-vous, les 26 et 27 octobre 2018 à Casablanca. Dans une ambiance conviviale et malgré le climat pluvieux que vient de connaître la capitale économique du Royaume, les participant(e)s à ce Forum ont répondu présent(e)s à l’invitation du Groupe 2M qui est l’initiateur de cet évènement. Venues de 54 pays africains, «Les Panafricaines» ont échangé, deux jours durant, du rôle que doivent jouer las médias africains, dans l’optique de donner une image, la plus fidèle possible, du fait migratoire.
Améliorer le traitement des questions migratoires
Dans son allocution d’ouverture du Forum, avant de s’effacer élégamment pour laisser la parole à ses équipes et invités, le Directeur Général de la deuxième chaîne (2M), Salim Cheikh, a émis le souhait de voir cette rencontre porter «les prémisses d’un traitement médiatique juste et équitable de la question migratoire». Il a appelé les Africains à porter la voix de leur continent sur la question migratoire.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a appelé au changement de la perception médiatique de l’Afrique.
Devant un auditoire sensible à la question migratoire, le chef de la diplomatie marocaine a expliqué: «L’image de l’Afrique est importée. Elle est fabriquée dans des rédactions d’ailleurs, chargée de stéréotypes, parfois d’idéologie et pourtant intégrée et consommée par des Africains, en Afrique». Bourita n’a pas manqué de mettre en garde, à cette occasion, contre les conséquences de la désinformation sur le devenir du continent. «L’Afrique sera écrasée sous le poids de sa propre image, aussi longtemps que celle-ci lui échappera. Car l’Afrique, qui a cœur à écrire sa propre histoire, gagne aussi à façonner sa propre image», a-t-il conclu, appelant «Les Panafricaines» à multiplier les démarches, afin de donner une nouvelle image du phénomène migratoire qui n’est pas toujours dramatique.
Un choix qui va de soi
En s’exprimant sur le choix du thème retenu pour la deuxième édition de ce Forum, à savoir les «Migrations africaines: une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias», la rédactrice en chef principale de Radio 2M, Fathia El Aouni, a affirmé que ce thème répond parfaitement à la volonté du Maroc qui vise à mettre en lumière les enjeux de la migration africaine, tout en agissant pour placer cette problématique au cœur des préoccupations. Dans ce sens, elle a affirmé: «Les migrants, qui font l’actualité aujourd’hui, sont montrés du doigt et stigmatisés. En tant que médias, nous sommes tous responsables de ce regard. Nous devons donc déconstruire les mythes et rétablir la vérité sur ce phénomène».
L’organisation de la 2ème édition des «Panafricaines» est arrivée à pic car, le 10 décembre 2018, à l’occasion de l’adoption du Pacte Mondial pour les Migrations à Marrakech, sera lancé le futur Observatoire Africain des Migrations. Mis en place par l’Union Africaine (UA), sur proposition de SM le Roi Mohammed VI, il est destiné à recueillir et analyser les données, les meilleures pratiques et les avantages économiques, sociaux et politiques, ainsi que les défis liés à la migration.
Mohcine Lourhzal