Khadija El Hattach, l’actuelle présidente de l’Association «Tous contre l’abandon scolaire» (ATCAS), dont le fondateur est l’universitaire Ayad Lemhouer, a décroché son baccalauréat en Arts appliqués en 1982, au lycée très réputé à Casablanca, Jaber Ibnou Hayane.
Par la suite, elle a intégré le Centre pédagogique régional pour devenir enseignante d’arts plastiques du 1er cycle. «Comme il n’y avait pas à cette époque-là d’école supérieure d’arts plastiques, j’ai intégré le Centre pédagogique régional pour devenir enseignante d’arts plastiques. J’ai enseigné pendant deux années, puis j’ai quitté l’enseignement parce que j’ai découvert qu’on était loin de l’art qui est ma passion. J’ai donc cherché un boulot dans une société de textile. Je faisais de la peinture textile. Je dessinais sur des clichés et ces dessins se retrouvaient par la suite sur des foulards, des tapis et du prêt-à-porter et cela me passionnait beaucoup», dit Khadija El Hattach. Et d’ajouter: «Mais le devoir familial m’a rappelée, puisque je me suis mariée. J’ai laissé donc tomber mon boulot pour me consacrer à ma famille et surtout à mes deux enfants. Entre-temps, je faisais conseillère en décoration auprès de mes amis, mes connaissances et surtout ma famille. C’est durant cette période que j’ai pu découvrir le social. Quelques amis et moi allions de façon spontanée chez des orphelinats et y faisions des actions bénévoles, pratiquement une fois par semaine».
Quand ses enfants ont un peu grandi, Khadija El Hattach a intégré une autre société. «J’ai travaillé par la suite dans une société d’affichage publicitaire. C’est en fait un monde de création artistique et aussi un concept nouveau, surtout l’affichage dynamique», explique-t-elle. Selon elle, l’Association «Tous contre l’abandon scolaire» est issue du Groupe social «Tous contre l’abandon scolaire» créé sur Facebook en septembre 2011 par le professeur universitaire, Ayad Lemhouer. Elle compte actuellement plus de 17.000 membres. Elle a à son actif beaucoup d’actions au profit des jeunes enfants scolarisés et démunis.
«J’ai été désignée présidente de l’Association «Tous contre l’abandon scolaire» par mes amis. Le titre ne compte pas pour moi. Ce qui compte, c’est le travail sur le terrain. Je suis une personne très dynamique et j’adore faire cela. Nous travaillons en groupe, le vice-président, les autres membres du Bureau de l’association et moi. Nous ne ménageons aucun effort pour réussir nos actions. L’adhésion annuelle à notre association est de 600 DH. Chaque fois qu’il y a une action, nous demandons, via Facebook, les dons qu’il nous faut. Certes, on stresse quand on n’arrive pas à collecter suffisamment de dons. Mais à la dernière minute, on reçoit des dons et on part au secours des jeunes écoliers», souligne-t-elle.
«On ne demande pas des dons ou des subventions à l’Etat, ni aux organismes étrangers. On veille à ce que les citoyens viennent eux-mêmes en aide à d’autres citoyens. Les Marocains d’ici et d’ailleurs contribuent toujours à nos actions au profit des élèves des régions enclavées, en collaboration avec les associations membres du réseau associatif «ATCAS». Nos objectifs sont la lutte contre l’abandon scolaire, la promotion du sport, l’offre de livres et de vêtements, les ateliers artistiques et muraux, les fresques, rafraîchissement des écoles, développement de bibliothèques, construction de centres éducatifs et de classes scolaires, etc.», déclare la présidente de l’Association.
Khadija El Hattach explique que le fondateur de l’Association, Ayad Lemhouer, a failli lui-même être victime du phénomène de l’abandon scolaire durant son parcours scolaire, si ce n’était un heureux concours de circonstances. Partant de son expérience personnelle dans le domaine de l’éducation et de la formation, il a donc instauré le système de parrainage direct ayant comme objectif principal l’assistance aux enfants issus de familles démunies, sur le long terme, pour les aider à poursuivre leur scolarité dans des conditions matérielles acceptables. Près de 300 élèves issus de familles démunies sont parrainés à travers le Maroc pour suivre leur scolarité (dont près de 150 enfants dans la province de Midelt, Anfgou et autres douars). 500 à 600 dirhams par trimestre et par enfant sont versés par le parrain directement au parent ou tuteur. «A ce niveau-là, on ne joue que le rôle des coordinateurs entre les parrains ou les marraines et les parents des enfants. Actuellement, on a quatre enfants parrainés qui sont arrivés au stade universitaire», certifie Khadija El Hattach.
«Dernièrement, nous sommes partis à Immouzer et on y est resté 3 jours durant lesquels on a distribué des cartables contenant des fournitures scolaires aux élèves de quatre établissements scolaires. Et, comme on s’approche de l’hiver, on a aussi distribué des vêtements chauds. Un des importants projets réalisés également par l’ATCAS, c’est la construction du Centre socio-éducatif «Mohand u Hammou El Warayni» à douar Al Ansar-Maghrawa, destiné à la fille non scolarisée et à la femme rurale. Ce n’est en fait qu’une humble contribution de l’association pour éviter aux jeunes filles non scolarisées de partir travailler dans les maisons en ville et de souffrir le martyre», conclut la présidente de l’Association.
Badia Dref