Energie solaire Bakkoury fait le point

Mustapha bakkoury masen

Entretien avec Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (Masen)

«Pour Noor II et Noor III, le lancement des appels d’offres est imminent»

Tous les regards sont rivés sur le complexe d’énergie solaire de Ouarzazate. Bakkoury se veut rassurant quant à sa bonne marche et annonce que le lancement des appels d’offres concernant les projets Noor II et Noor III est imminent. Le point.

Où en sont les tranches 2 et 3 du complexe d’énergie solaire de Ouarzazate?

Tout d’abord, il faut souligner que les travaux de construction de la tranche 1 «Noor I», d’une capacité de 160 mégawatts, vont bon train. Maintenant, pour ce qui est des projets Noor II et Noor III, le lancement des appels d’offres est imminent. Nous sommes quasiment dans les délais. Nous nous efforçons d’accélérer le pas de sorte que la mise en service de la centrale solaire Noor soit en 2015, comme prévu initialement d’ailleurs.

La mobilisation des fonds nécessaires ne pose-t-elle pas problème pour vous?

On a mobilisé suffisamment d’argent pour cette phase de transition. Les bailleurs de fonds sont toujours les mêmes. On a eu recours à des fonds de développement, des fonds environnementaux à des conditions préférentielles, voire même des dons.

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On a entendu dire que ce projet énergétique d’envergure bute déjà sur des obstacles tels l’interconnexion et l’export vers l’Europe.

Il est un point à préciser, que tout projet précurseur est sujet à maintes critiques. Il a fallu au préalable un miracle pour que toutes les parties prenantes (les politiques, industriels, financiers…) se mettent d’accord et que cette transition énergétique soit acceptable. En réponse à votre question, il n’existe pas de blocage au niveau de l’interconnexion ni même au niveau de la réglementation. La convergence réglementaire avec l’Europe est en cours. La question à l’ordre du jour est d’ajuster les agendas. En revanche, le défi qui nous guette est de savoir que nous ne travaillons pas pour développer un projet, mais plutôt un nouveau concept à long terme. Tout l’enjeu est donc d’établir les conditions de réussite. Avant tout, c’est la notion du coût d’électricité à générer qui est importante. Il est crucial d’assurer les meilleures conceptions et d’optimiser les coûts pour que cette dynamique s’inscrive dans la durée.

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Qu’en est-il de l’intégration industrielle et de l’implication du tissu entrepreneurial national dans cette dynamique?

Nous sommes extrêmement soucieux de cette problématique. Nous faisons en sorte que l’effort d’investissement soit en partie généré au niveau national par des entreprises basées au Maroc. Il est important, d’ailleurs, de développer le savoir-faire national. Un effort d’accompagnement est tout aussi primordial lorsqu’on ajoute une pierre importante à l’édifice, à savoir la Recherche et Développement. Il s’agit d’une clé en mesure de créer un écosystème, de valorisation et d’apporter des solutions aux problèmes des coûts, du stockage de l’électricité ou encore des réseaux. Autre élément crucial, c’est de veiller à ce que ce projet solaire d’envergure engendre des effets d’entraînement sur l’économie locale. Autrement dit, entraîner une dynamique de mise à niveau de cette région en positionnement inférieur à la moyenne nationale en termes de création de richesses.

Propos recueillis par Mohamed Mounjid

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