Imane Kabbaj, Directrice générale de CBRE

Imane Kabbaj a rejoint CBRE, le spécialiste du conseil immobilier, en 2012, en qualité de Directeur général adjoint. En avril 2013, elle a été promue au poste de Directeur général de CBRE Maroc. Entre 2005 et 2012, elle avait occupé successivement les postes d’analyste financier, puis de directeur au sein du département Corporate Finance de CFG Group.

«Durant ces 7 années, j’ai participé à de nombreuses opérations stratégiques auprès d’investisseurs publics et privés et je me suis impliquée particulièrement dans les opérations relevant du secteur de l’Immobilier et du Tourisme». Et d’ajouter: «J’ai notamment conseillé le groupe Accor via sa filiale Risma, dans le cadre de son développement au Maroc, avec la réalisation de son introduction en Bourse en 2005, l’acquisition du Sofitel de Rabat (ex-Hilton) en 2007 et la levée de tous les financements bancaires nécessaires au financement de son développement».
Imane a par ailleurs conseillé plusieurs opérateurs marocains et internationaux tels que (Atlas Hospitality, Pierre&Vacances, SGTM, ONDA, etc.) dans la structuration du financement et la conduite des négociations pour la mise en œuvre de leurs opérations stratégiques. Mais avant cela, grâce à son diplôme d’ingénieur en Informatique et Mathématiques appliquées de l’ENSIMAG (Grenoble), Imane a débuté sa carrière chez Murex (éditeur de logiciels pour les salles de marchés) en tant qu’ingénieur d’études et de développement de produits exotiques de change. «L’immobilier est un secteur passionnant, car à la croisée de tous les autres secteurs de l’économie. C’est un secteur qui concerne à la fois les entreprises et tous les particuliers. Les professionnels du secteur ont un rôle majeur à jouer, d’autant plus dans un pays en plein développement comme le Maroc. Ils ont un impact direct, chacun à son échelle, sur le visage de la ville et la construction de notre pays», explique Imane Kabbaj. Elle affirme: «Au Maroc, ce secteur repose sur des fondamentaux solides: une économie en croissance et résiliente dans un contexte de crise mondiale, le volontarisme de la politique gouvernementale à travers la politique des grands chantiers et l’émergence d’une classe moyenne importante. Aujourd’hui, il participe à hauteur de 6,5% de la Valeur ajoutée du pays et représente près de 30% des IDE. De plus, l’immobilier offre une grande diversité des problématiques et enjeux traités en fonction des segments qui le composent: bureaux, commerce, résidentiel (avec des spécificités en fonction du standing) et résidentiel touristique».
Selon Imane Kabbaj, après le ralentissement de ces dernières années et dans un contexte mondial de reprise de l’économie américaine et d’une sortie de récession de l’Europe, on s’attend à ce que les conditions soient réunies à horizon 2015/2016 pour favoriser la croissance du secteur. Celle-ci sera confortée par la livraison des différents projets en cours de développement (Casa Anfa, Sindibad…), l’arrivée à maturité d’autres projets structurants (Anfaplace, Marina…), sans compter la mise en œuvre effective des OPCI (Organismes de Placement Collectifs en Immobilier). En effet, ces nouveaux produits financiers qui sont actuellement à l’étude permettent d’investir dans des immeubles en vue de leur location et de remédier ainsi au manque de liquidités, véritable frein à l’évolution du marché immobilier marocain. Ils répondront également aux besoins des Marocains de plus en plus désireux d’investir «dans la pierre», en leur offrant des conditions de sécurité et de rentabilité attractives. «En tant que leader du conseil en immobilier d’entreprise, la 1ère difficulté à laquelle nous sommes confrontés dans notre travail quotidien est l’absence de statistiques fiables couvrant nos différents domaines d’intervention. Il s’agit pour nous d’assurer un maximum de transparence du marché, condition sine qua none pour attirer les investisseurs étrangers et favoriser ainsi la liquidité du marché. Par ailleurs, en tant qu’interface entre notre clients (promoteurs, acteurs institutionnels…) et l’utilisateur final, nous partageons les difficultés de ces derniers portant notamment sur les retards de livraison, les procédures administratives dont les délais sont souvent non maîtrisés ou encore le faible nombre de projets de qualité proposé sur le marché», relève-t-elle.
«Afin de faire face aux difficultés rencontrées, notre 1er défi est de récolter des informations fiables couvrant de façon transparente la totalité du marché immobilier, ce qui aura pour effet de rassurer les différents investisseurs. Dans cette optique, nous avons créé le département Research qui a pour mission de collecter et de fiabiliser l’information, afin de publier une revue périodique sur les tendances du marché», informe la Directrice générale de CBRE. Selon elle, un autre défi se pose. C’est celui d’accompagner la professionnalisation progressive du secteur immobilier (à ce titre, 1.630 normes ont été recensées en 2011, contre seulement 56 en 1990: normes de sécurité, gestion de chantier, qualité des produits de construction…), notamment à travers la force du réseau international de CBRE. L’objectif est d’implémenter les best practices mondiales tout en les adaptant aux spécificités locales. «Enfin, nous tâchons de plus en plus d’intervenir très tôt dans la définition des projets, quelle que soit leur nature, pour pouvoir partager notre expérience avec les promoteurs et les investisseurs. Par ailleurs, nous veillons à ce que nos services ne se limitent pas aux grands groupes et acteurs institutionnels et s’étendent à l’ensemble des acteurs immobiliers, quelle que soit leur taille», conclut-elle.

Badia Dref