Suite à un long débat, et une séance marathonienne, la Chambre des représentants a adopté, à la majorité, la première partie du projet de loi de Finances 2014.
En effet, c’est lors d’une séance plénière agitée, après une veillée jusqu’à une heure tardive de la nuit et des réunions houleuses au sein de la commission des finances, que la Chambre des représentants a adopté, à la majorité de 110 voix contre 37 et aucune abstention, la première partie du projet de loi de Finances 2014. Fort de sa confortable majorité qui garantit l’adoption de ses projets, le gouvernement a pu être à l’aise face à l’opposition, refuser la majorité des amendements de celle-ci et revoir -jusqu’à un certain degré- sa copie.
Quel social?
Pour renvoyer la balle dans l’autre camp, l’opposition s’est rabattue sur le projet de loi de Finances 2014 afin de rendre le gouvernement responsable de tous les maux dont souffrent les Marocains, dénigrant le caractère social que la majorité gouvernementale se complait à donner à son projet; un projet qui, selon les deux ministres en charge du projet de loi des Finances, donne la priorité à l’emploi et à la réduction des inégalités sociales!
Pas d’augmentation du prix du riz
La majorité a ainsi fait profil bas en donnant sa bénédiction à l’amendement concernant la réforme de la TVA annulant l’augmentation de 10% à 20% du taux d’imposition pour des produits comme le riz et les sardines en boîte et à l’adoption de la taxe sur les billets d’avion qui prendra effet à partir du 14 avril 2014. Ainsi, les passagers de la classe Affaires devront débourser une taxe de 400 DH, alors que ceux de la Classe économique ne paieront qu’une taxe de 100DH. Cette mesure sera appliquée à toutes les lignes au départ du Royaume.
L’amendement de l’USFP relatif à la prime à la casse est également passé au travers des mailles du filet de la majorité. Désormais, cette prime est fixée à 300.000 DH au maximum et par véhicule envoyé à la casse. Pour cela, les transporteurs devront se séparer sans rancune ni état d’âme d’au moins trois de leurs autocars vétustes par an.
Par ailleurs, l’opposition a recouru à la critique. Ses parlementaires n’ont pas mâché leurs mots en reprochant unanimement au projet de loi de Finances 2014 de ne pas prendre en considération la situation économique et sociale fébrile. Pour l’USFP, le projet «donne le départ à une austérité désorganisée». Mais ces parlementaire ne s’avouent pas vaincus et gardent l’espoir de voir leurs homologues de la Chambre des conseillers prendre la revanche et avoir plus de chance qu’eux, s’agissant des probables amendements.
Mohammed Nafaa