De grands rassemblements ont eu lieu, vendredi 12 avril 2019 à Alger pour la huitième semaine d’affilée. Cette nouvelle mobilisation fait suite à la nomination d’un président par intérim de la République, outre l’annonce de la date de l’élection présidentielle en Algérie.
Au centre d’Alger, les manifestants ont scandé des slogans et agité des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «On veut une deuxième République», «les dirigeants doivent tous partir», «on vous jugera sur la place publique». Pour la première fois depuis le début du mouvement de contestations en Algérie, des policiers en tenue anti-émeutes ont tenté vainement de limiter l’accès des manifestants au parvis de la Grande Poste, devenue l’épicentre des protestations contre le pouvoir en place. Plusieurs manifestants sont venus de plusieurs villes et localités du pays, après de longues heures de route parsemée de barrages filtrants de la gendarmerie, pour joindre leurs voix à celles des manifestants contre un régime qu’il qualifient de dictatorial.
Aux yeux des protestataires, il est hors de question de composer avec des figures de l’ancien régime. Parmi elles, le nouveau Chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah, le président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaiz et le Chef de gouvernement, Noureddine Bedoui. Les manifestants estiment, de surcroît, que l’élection présidentielle algérienne, fixée au 4 juillet 2019, ne sera ni libre ni démocratique, car organisée par des institutions et des personnalités hérités des 20 ans au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika.
Mohcine Lourhzal