Entretien avec Omar Bounjou, Directeur général d’Attijariwafa bank
Pourquoi ce Forum Maroc-Asie des affaires?
Ce Forum constitue une excellente initiative. C’est la deuxième édition du genre. C’est un Forum de rencontres et d’échanges qui vise à promouvoir les échanges entre le Maroc et l’Asie.
Et pour vous en tant que groupe bancaire?
Pour nous, en tant que groupe bancaire leader sur le marché marocain, notamment dans le financement des entreprises, qu’il s’agisse du financement du commerce extérieur, de l’industrialisation ou des investissements, nous sommes très intéressés par le développement des échanges entre le Maroc et l’Asie.
Vous êtes très bien introduits en tant que groupe bancaire dans le continent africain.
Nous sommes un opérateur panafricain.
Et quelle place occupez-vous en Afrique?
Nous sommes présents dans 13 pays d’Afrique, en dehors du Maroc, où nous détenons des banques souvent de premier plan. Ces banques ont donc des positions, disons de leadership en matière de financement des entreprises.
De ce fait, vous vous intéressez au développement des relations avec l’Asie…
Comme, aujourd’hui, l’Afrique a des liens forts avec l’Asie, notamment avec la Chine, il est évident que nous sommes intéressés par le développement des relations avec le continent asiatique et bien sûr avec la Chine, à la fois pour développer les échanges entre le Maroc et la Chine, mais aussi entre le Maroc et l’Afrique, entre cette dernière et la Chine et entre la Chine et l’Asie de manière générale.
Et votre implantation en Europe?
Nous y sommes implantés, essentiellement pour accompagner la diaspora marocaine, nos compatriotes marocains dans leurs pays d’accueil, de façon à favoriser leurs transferts vers le Maroc et accompagner leurs investissements et leurs affaires au pays.
Qu’en est-il des financements du commerce extérieur?
Nous avons également des activités de financement du commerce extérieur en Europe. Donc, cette plate-forme est à la disposition de l’ensemble de nos partenaires pour développer les échanges entre le Maroc et la Chine, mais également entre l’Afrique et l’Asie.
Estimez-vous que les relations économiques et commerciales entre le Maroc et l’Asie sont au niveau des relations séculaires?
Au niveau des relations politiques et diplomatiques ?
Sur le plan économique, elles ne sont pas encore de la taille que nous aurions souhaitée, compte tenu des relations excellentes tissées, par exemple, entre nos pays et la Chine et même avec d’autres pays d’Asie. Je pense notamment au Japon et à l’Inde. Compte tenu aussi de l’âge de nos pays respectifs, nous sommes de grandes nations à grandes civilisation et histoire. Donc, sur le plan économique et commercial, le niveau de nos relations reste encore loin du potentiel.
Au risque de nous répéter, le Maroc est-il habilité à jouer un rôle de pont entre l’Asie et l’Afrique? Et quelle valeur ajoutée à son devenir économique?
Incontestablement, le Maroc a la capacité, sur tous les plans, de jouer le rôle de hub à la fois commercial et financier entre l’Afrique et l’Asie.
Comment arriver à mettre sur pied un partenariat win-win entre partenaires africains et chinois, surtout quand nous sommes face à un partenaire de la taille de la Chine?
Ecoutez, si la Chine est venue en Afrique, c’est qu’elle trouve un potentiel et cela veut dire aussi que les Africains ont beaucoup de choses à vendre à la Chine et à l’Asie et, du coup, la Chine a aussi des choses à vendre à l’Afrique et des choses à faire dans ce continent. C’est ainsi que nous pourrons bâtir un partenariat gagnant-gagnant qui est déjà en train de se construire.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa