Il rentre dans le grand livre des héros modernes, aux côtés de Martin Luther King ou JKK. Il est l image de la mobilisation internationale contre le racisme.
Ce fut un grand combat gagné en Afrique du Sud et qui a valeur d’exemple international. D’où l’hommage unanime, quelques heures à peine après sa mort, dont voici une sélection partielle.
Dans son pays, l’Afrique du Sud où il était une icône, l’actuel président Jacob Zuma s’est exprimé à la télévision: «Notre bien-aimé Nelson Mandela, le président-fondateur de notre nation démocratique, nous a quittés. Il est mort en paix entouré de sa famille, aux environs de 20 h 50, le 5 décembre 2013. Il repose maintenant en paix. Notre nation a perdu son plus grand fils. Notre peuple a perdu un père. Même si nous savions que ce jour viendrait, cela n’enlève rien à notre sens d’une perte profonde et durable. Son combat infatigable pour la liberté lui a valu le respect du monde. Son humilité, sa compassion et son humanité lui ont valu son amour».
Frederik De Klerk, qui l’avait fait sortir de prison en 1990, a estimé que «le courage, le charme et l’engagement de Nelson Mandela envers la réconciliation et la Constitution ont été une source d’inspiration, non seulement pour les Sud-africains, mais pour le monde entier». «Je crois que son exemple lui survivra», a-t-il ajouté. «Tata (Père, ndlr), vous allez nous manquer. Mais sachez que votre esprit et votre exemple seront toujours là pour nous guider vers la vision d’une Afrique du Sud meilleure et plus juste».
«Grâce à sa farouche dignité et à sa volonté inébranlable de sacrifier sa propre liberté pour la liberté des autres, il a transformé l’Afrique du Sud et nous a tous émus», a déclaré Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, dans son hommage au premier président noir de l’Afrique du Sud. François Hollande a pour sa part vu en lui «un résistant exceptionnel» et «un combattant magnifique». Il a été «l’incarnation de la nation sud-africaine, le ciment de son unité et la fierté de toute l’Afrique».
Pour le Premier ministre britannique, David Cameron: «Une grande lumière s’est éteinte dans le monde… Nelson Mandela était un héros de notre temps». Le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a qualifié Nelson Mandela de l’une des plus grandes figures politiques de notre temps. «Honorons sa mémoire par un engagement collectif pour la démocratie», a-t-il ajouté. Pour cette Europe-là, décidément, rien ne se perd. Mandela était un des hommes politiques «éminents de notre époque», a sobrement déclaré Vladimir Poutine. En Asie, le président chinois, Xi Jinping, a salué les extraordinaires contributions que Mandela a apportées au développement de l’humanité, tandis que le Premier ministre indien, Manmohan Singh, l’a qualifié de vrai Gandhien, en référence au mahatmah Gandhi.
Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a salué en Nelson Mandela l’un des «plus grands libérateurs» de l’histoire et «une icône de la vraie démocratie», dans un message de condoléances à l’Afrique du Sud. «L’humanité tout entière se souviendra toujours de Mandela et lui rendra hommage», écrit M. Jonathan.
La chef de l’opposition birmane et Prix Nobel de la paix en 1991, Aung San Suu Kyi, a rendu hommage à Nelson Mandela. «Un être humain remarquable» qui «nous a fait comprendre que nous pouvons changer le monde», a-t-il dit.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a salué en Nelson Mandela un symbole de la libération du colonialisme et de l’occupation pour tous les peuples aspirant à la liberté. «C’est une grande perte pour tous les peuples du monde et pour la Palestine», a affirmé M. Abbas, qualifiant M. Mandela de «plus courageux et plus important des hommes qui nous ont soutenus».
Hommage même en Israël où pourtant les liens avec le régime de l’Apartheid ont été très longtemps très forts. C’est pour éviter un scénario sud-africain que Sharon -toujours vivant, lui- aurait renoncé a son rêve biblique de grand Israël.
Les leçons d’un grand homme, au-delà de l’hommage et de l’émotion, ne doivent jamais être à sens unique. Mandela n’acceptait pas de son vivant d’être sanctifié. Il peut difficilement maintenant échapper à une sorte de canonisation politique et médiatique.
Tous veulent se mettre dans les traces du géant noir de la lutte antiraciste…
Patrice Zehr