Selon une source proche du Hezbollah, Laqqis était un chef militaire chiite qui combattait en Syrie aux côtés de l’armée de Bachar Al-Assad contre les rebelles sunnites qui veulent renverser le pouvoir.
Il avait été dans le passé très actif dans la résistance contre l’armée israélienne qui avait occupé le sud-Liban jusqu’en mai 2000. Originaire de Baalbeck où il devrait être enterré, Laqqis a fait partie des premiers miliciens chiites à rejoindre le Hezbollah, peu après sa formation au début des années 80, grâce à l’aide des gardiens de la révolution iraniens. Le «Parti de Dieu» a immédiatement accusé Israël d’être derrière cette liquidation. Mais par la voix d’un de ses porte-parole, l’État hébreu a catégoriquement démenti avoir perpétré l’attaque, semblant désigner plutôt des islamistes sunnites, ceux-là mêmes que le Hezbollah combat en Syrie. Ce sont eux qui ont déjà perpétré le double attentat contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth qui avait fait 25 morts le 19 novembre. Mardi 3 décembre, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a accusé l’Arabie Saoudite, parrain des sunnites au Moyen-Orient, d’être derrière ce double attentat suicide revendiqué par les Brigades Abdallah Azzam, liées à al-Qaïda et actives au Liban et en Syrie. Hassan Laqqis a été tué d’une balle dans la tête, alors qu’il était dans sa voiture, non loin de son domicile de Haddath à l’est de Beyrouth. L’attaque professionnelle, menée à l’aide d’un pistolet muni d’un silencieux, aurait été perpétrée par plusieurs assaillants.
Patrice Zehr