Le Maroc a opté, il y a plus de trois décennies, pour une politique d’arabisation de l’enseignement. Au fil du temps, il a procédé à des réformes diverses de son programme éducatif et d’enseignement, lesquelles ont presque toutes échoué.
L’enquête nationale du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique (CSEFRS), sur la perception de l’Education nationale par les familles marocaines, s’est intéressée à plusieurs questions, parmi lesquelles figure l’identification des attentes des ménages en ce qui concerne l’apprentissage des langues étrangères.
Prédilection pour les langues vivantes
Dans ce cadre, l’enquête a fait état d’une nette préférence des personnes interrogées pour l’enseignement simultané de trois langues, à savoir l’arabe, le français et l’anglais (73,1%). L’arabe et l’anglais sont arrivés en deuxième position (7,5%), suivies du trilinguisme arabe-français-amazighe (4,5%). Enfin, 1,1% des répondants se sont exprimés en faveur de l’arabisation pure et dure des programmes d’enseignement.
Par ailleurs, partant de sa détermination à accorder à l’apprentissage des langues étrangères la place qu’il mérite tout au long du parcours scolaire des élèves, le Maroc, à travers le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Recherche scientifique, a annoncé une série de mesures et de changements qui entreront en vigueur dès la prochaine rentrée scolaire (2019-2020). Ainsi, l’apprentissage du français en tant que langue vivante sera introduit dans le cycle primaire. Dans ce cadre, les élèves de 3ème et de 4ème années du primaire, auront droit à 6 heures de langue française par semaine.
A chacun sa perception du rôle de l’école
S’agissant du rôle que doit jouer l’école, 86,2% des personnes âgées de 25 ans et plus, ont affirmé que la mission première de tout établissement scolaire est d’apprendre aux élèves à bien lire et écrire. D’autres missions ont été évoquées par les répondants. Il s’agit notamment de garantir l’avenir des enfants (65,2%), d’inculquer la culture à l’enfant (54%) ou encore de préparer l’enfant à réussir professionnellement (43,4%). Par ailleurs, le fait d’inculquer les valeurs humaines et celui d’enseigner les principes de la religion ont été également cités comme missions de l’école par, respectivement, 33,4% et 25,7% des personnes sondées.
Partout dans le monde, l’apprentissage des langues étrangères a gagné en importance au fil des années. C’est d’ailleurs une des principales exigences du marché du travail. Après plusieurs années de retard en termes d’apprentissage des langues étrangères, le Maroc a pris la mesure du problème linguistique qui se répercute négativement sur la qualité de l’offre éducative du Royaume. Par conséquent et pour remédier à cette situation, il a accordé, à travers la Vision stratégique 2015-2030 pour la réforme de l’enseignement, un intérêt particulier à la maîtrise des langues étrangères par les apprenants.
Mohcine Lourhzal