Ennemis jurés d’hier, le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate ont annoncé, un accord de gouvernement. Giuseppe Conte, qui a dirigé la coalition entre la Ligue et le M5S, reste président du Conseil et a été chargé de former un nouveau gouvernement.
C’est dans la douleur, à l’issue de tractations ultratendues jusqu’au bout sur l’équilibre du pouvoir, que l’Italie s’apprête à changer de gouvernement par la formation d’une nouvelle alliance entre le Parti démocrate (PD) et le Mouvement 5 étoiles (M5S). Après avoir reçu tous les partis politiques, le président de la République, Sergio Mattarella, a officiellement chargé le premier ministre sortant, Giuseppe Conte, de former son équipe. Conte doit également définir la politique générale du gouvernement: une «garantie» pour le M5S, a précisé Luigi Di Maio, en critiquant son ex-allié Matteo Salvini pour avoir début août «coupé le courant» de la coalition qu’ils formaient depuis 14 mois et laissé «60 millions d’Italiens sans gouvernement».
Il s’agit d’«un gouvernement de nécessité» dont la fonction est avant tout de faire barrage à Matteo Salvini et à des élections législatives anticipées redoutées par tous, résume Antonio Polito, éditorialiste au Corriere della Sera. Mais qui est accueilli en fanfare par les marchés financiers qui ont fait chuter les taux à 10 ans sur les bons du Trésor italiens, à moins de 1 %, leur plus bas niveau historique. «C’est la première fois dans l’histoire de l’Italie que le gouvernement passe de l’extrême droite à la gauche sans passer par les urnes, avec le même premier ministre», résume Lorenzo De Sio, directeur du Centre italien d’études électorales, le Cise.
Patrice Zehr