Après avoir travaillé, au début de sa carrière professionnelle, dans des secteurs qui sont liés à la promotion immobilière, Ahmed Bouhmid, président de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers, a décidé de se lancer, il y a quinze ans,
dans la promotion immobilière, un secteur qui intéresse aussi sa famille depuis des décennies. Ces années d’exercice et d’expérience dans ce domaine lui ont permis de s’arrêter sur les différents problèmes que rencontrent les petits promoteurs immobiliers. «En 2008, une circulaire de l’Agence nationale de la conservation foncière, de la cartographie et du cadastre (ANCFCC) en matière de mise à jour des titres fonciers, a demandé aux conservateurs de veiller, au moment de faire les mises à jour des titres fonciers, à la conformité totale entre les plans d’architecte validés par les communes. Ce genre de décision a bloqué des centaines de dossiers au niveau du cadastre, surtout des dossiers qui appartenaient à de petits promoteurs immobiliers. Nous nous sommes alors adressés, suite à cette décision, au gouvernement de Abass Al Fassi, ainsi qu’aux partis de l’opposition et de la majorité qui soutenaient notre cause, jusqu’à l’assouplissement de cette mesure», informe Ahmed Bouhmid. Et d’ajouter: «Depuis, nous avons décidé de ne plus travailler dans l’informel, mais en groupement surtout, dans des projets étatiques qui concernent l’habitat économique… Les petits promoteurs adhérant à notre Union participent, dans des projets d’Al Omrane, en groupe de cinq à sept personnes et arrivent à respecter leurs engagements que ce soit au niveau de la qualité des constructions ou des deadlines». Selon lui, les petites agences de la promotion immobilière représentent 95% de ce secteur d’activité. Ces petits promoteurs sont d’importants acteurs économiques. Un seul petit promoteur immobilier assure de façon directe 3.600 jours de travail annuellement et collabore avec d’autres métiers se rattachant à l’immobilier. «L’Union leur assure un encadrement pour les mettre à niveau et fait en sorte de défendre leurs intérêts. Nous nous battons aussi pour avoir un quota de l’assiette immobilière. Nous n’avons pas cessé de demander, dans le cadre de l’habitat économique, que la petite promotion ait droit à 200 unités au lieu de 150 logements pendant cinq ans. Car nous estimons que c’est à la portée des petits promoteurs immobiliers. Aussi ne cessons-nous de demander de changer les clauses du cahier des charges fixant les critères d’un logement économique. Nous estimons que les clauses doivent prévoir des logements économiques d’une superficie de plus de 65 m2 et nous croyons que les petites promotions immobilières sont prêtes à offrir aux familles des logements économiques décents qui dépassent 65 m2, avec une grande qualité et un prix moins élevé que ce qui est exercé sur le marché national», souligne le président de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers. «Mais il faudrait nous accorder les mêmes avantages que les grands promoteurs immobiliers. Les familles marocaines méritent un logement décent qui respecte les normes, surtout en termes de qualité. Il faut aller voir la petite ville de Deroua pour avoir une idée de ce qui a été réalisé. Notre concept de la promotion immobilière y est incarné et représenté nettement. Les promoteurs immobiliers, chacun de son côté, ont fait un sérieux travail. Les habitats construits sont d’une grande qualité et les prix sont très compétitifs. Nous avons des bureaux régionaux dans plusieurs villes telles Fès, Agadir, Marrakech, Meknès… Les membres du Bureau partent à la rencontre de ces promoteurs, se penchent sur leurs besoins et écoutent leurs propositions. En plus de notre rencontre hebdomadaire au niveau de l’Union, nous organisons annuellement de grandes rencontres avec les adhérents. Une occasion de s’arrêter sur nos performances et de tracer d’autres nouveaux objectifs, relève Ahmed Bouhmid. «Nous ne cesserons jamais de demander que nous ne soyons pas exclus. Nous luttons pour que la petite promotion trouve sa place dans le marché national. Nous venons de signer un partenariat avec le Holding Al Omrane pour la réalisation d’un projet à Challalat, à Mohammedia, destiné au logement à faible valeur immobilière temporaire (VIT)», conclut le président de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers.
Badia Dref