Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l’opposition, a confirmé mardi Juan Guaido au poste de président par intérim du pays jusqu’à que «cesse l’usurpation» du pouvoir par le président en place Nicolas Maduro.
Les députés sont parvenus à un accord pour apporter un «appui politique illimité à la gouvernance de Juan Guaido comme président de l’Assemblée nationale et comme président en exercice jusqu’à la fin de l’usurpation». Cette décision prévoit également que le chef de file de l’opposition, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, conserve son poste de président du Parlement jusqu’au 5 janvier, date de fin de sa présidence tournante à la tête de l’unique institution aux mains de l’opposition. Un accord au sein de la coalition d’opposition prévoit une rotation annuelle à la tête du Parlement.
La prochaine présidence tournante devrait ainsi revenir aux partis minoritaires du Parlement, parmi lesquels figurent des mouvements farouchement anti-Maduro, mais aussi plusieurs groupes qui viennent de signer un accord avec le gouvernement du dirigeant socialiste prévoyant le retour des députés chavistes au Parlement. «Dans le but d’approfondir et d’étendre le dialogue politique (…) le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) et ses alliés reviendront à l’Assemblée nationale», a annoncé lundi le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez.
Les députés du parti présidentiel s’étaient retirés du Parlement en 2016 après que le Tribunal suprême de justice – considéré comme proche du gouvernement – avait déclaré toutes ses décisions comme nulles. Dans les faits, le Parlement a été remplacé par une Assemblée constituante, élue en 2017 et composée de fidèles du régime. L’opposition l’a toujours considérée comme illégitime. Le Parlement, présidé par Juan Guaido, était à l’origine composé de 112 députés d’opposition et de 55 députés du parti présidentiel. Mais plusieurs députés de l’opposition, poursuivis par la justice, sont désormais emprisonnés, en exil ou entrés en clandestinité. L’accord signé lundi prévoit la création d’une «plateforme de travail» avec des partis d’opposition minoritaires.
Dimanche, Juan Guaido, avait annoncé l’échec des pourparlers avec le gouvernement entamées en mai sous l’égide de la Norvège, à Oslo puis à La Barbade. Les discussions engagées entre l’opposition, regroupée autour de Juan Guaido, et le gouvernement de Nicolas Maduro ont été suspendues le 7 août par le dirigeant socialiste, en réaction à de nouvelles sanctions de l’administration américaine contre son gouvernement. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, a été réélu pour un second mandat en 2018 à l’issue d’un scrutin boycotté par l’opposition qui en a rejeté les résultats, tout comme une grande partie de la communauté internationale. Fin janvier, Juan Guaido s’est autoproclamé président par intérim, sans pour autant parvenir à évincer le dirigeant socialiste.
Avec AFP