Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a dénoncé mardi le “stupide jeu de reproches” du Premier ministre britannique Boris Johnson sur les responsabilités d’un éventuel échec des négociations sur le Brexit, mettant en garde que cela revient à “jouer avec l’avenir de l’Europe”.
“Boris Johnson, l’enjeu n’est pas de gagner un stupide jeu de reproches. L’avenir de l’Europe et du Royaume-Uni ainsi que la sécurité et les intérêts de nos peuples sont en jeu”, écrit le Polonais Donald Tusk dans un message adressé sur Twitter au Premier ministre britannique.
Le président du Conseil européen pointe l’attitude de Boris Johnson en affirmant sur un ton acerbe : “Vous ne voulez pas d’accord, vous ne voulez pas de prolongation, vous ne voulez pas révoquer (le divorce), quo vadis (Où vas-tu)? “.
Ce message reflète le degré de tension qui monte d’un cran entre Bruxelles et Londres à plus d’une semaine d’un sommet européen dominé par le dossier du Brexit.
La semaine dernière, M. Tusk avait déjà souligné que les dernières propositions du Premier ministre britannique Boris Johnson sur le Brexit, en particulier celles concernant la question sensible de la frontière irlandaise, n’ont pas convaincu l’Union européenne.
Dimanche, Boris Johnson avait réaffirmé, de son côté, lors d’une conversation téléphonique avec le président français, Emmanuel Macron, qu’il n’y aurait pas de report du Brexit au-delà du 31 octobre, soulignant que c’était la “dernière chance” d’obtenir un accord.
“L’UE ne devrait pas être persuadée, à tort, que le Royaume-Uni pourrait rester dans l’UE après le 31 octobre”, avait-il indiqué, en réitérant qu’il ne demanderait pas de nouveau report du Brexit, même si une loi récemment votée par le Parlement britannique le contraint à en faire la demande s’il ne parvient pas à un accord avec l’UE.
Les Européens craignent notamment que Boris Johnson cherche à leur faire porter la responsabilité d’un échec des négociations et partant d’une sortie du Royaume-Uni sans accord, alors que les spéculations vont bon train au Royaume-Uni sur la volonté du Premier ministre britannique de contourner le texte de loi, en exploitant une éventuelle faille ou en demandant à un Etat membre de l’UE d’opposer son veto à un report.
Avec MAP