Le ministre de la Santé, Lahoucine Louardi, a fait l’objet d’une agression, le 8 janvier 2014, dans l’enceinte du Parlement. Six pharmaciens s’en sont pris à lui verbalement et de façon violente.
Des pharmaciens appartenant aux conseils régionaux du Nord et du Sud, deux instances dont les dernières élections sont contestées par la profession et qui ont fait l’objet d’une dissolution légale, s’en sont pris verbalement et de façon violente au ministre de la Santé. L’agression verbale était très violente et a failli se transformer en atteinte physique si ce n’était l’intervention des conseillers du ministre Louardi.
Avant cette agression, Louardi était en réunion avec la Commission des secteurs sociaux devant laquelle il a présenté justement le projet de loi relatif à la dissolution des deux conseils régionaux des pharmaciens en question. Les pharmaciens qui se sont vu refuser l’accès à ladite commission, ont réussi à s’introduire dans l’enceinte du Parlement, aidés par une députée membre d’un groupe de l’opposition. Ils ont décidé d’attendre dans le couloir pour s’en prendre plus tard au ministre. A peine Louardi sorti de la réunion, les pharmaciens l’ont agressé verbalement, avec insultes et menaces en abondance. L’agression physique a été évitée de justesse grâce à l’intervention des membres du cabinet ministériel. Juste après, les forces de sécurité en fonction au parlement ont maîtrisé les pharmaciens auteurs de l’agression. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont été saisis sur le champ par le ministre Louardi. Ce dernier a également informé Nabil Benabdallah, le leader du PPS.
Suite à cet incident, la présidence de la Chambre des représentants a saisi le parquet général. Selon un communiqué de la Chambre, le Parquet général a immédiatement pris la mesure qui s’imposait à l’encontre des auteurs de l’attaque, conformément aux dispositions de la loi en vigueur. La Chambre a précisé avoir pris cette décision eu égard au caractère extrêmement dangereux de cet incident, conformément au rôle qui incombe à la présidence de cette Chambre et en vertu de son règlement intérieur, pour faire respecter et protéger l’enceinte législative.
Condamnation de l’agression
Le Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a condamné vigoureusement l’attaque du mercredi 8 janvier contre Louardi, ministre de la Santé. Le parti a exprimé, dans un communiqué, «sa condamnation forte de cet acte ignoble et sa dénonciation de ce genre de pratiques abjectes», soulignant que «cette attaque contre un responsable politique et gouvernemental est d’autant plus grave qu’elle a eu lieu dans l’enceinte de l’Hémicycle». Le PPS a en outre salué la réaction rapide des services de sécurité à la Chambre des représentants pour prendre les mesures nécessaires prévues par la loi, exprimant ses remerciements à toutes les instances et personnalités qui ont fait part de leur solidarité avec Louardi, membre du BP du parti.
Le PAM expulse 2 de ses membres impliqués
Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) a pour sa part annoncé l’expulsion de deux de ses membres pour leur implication dans l’agression du ministre de la Santé, Lahoucine Louardi. «Vu la gravité de cet acte, les deux membres ont été expulsés de toutes les structures du PAM», précise le Bureau politique du parti dans un communiqué.
Badia Dref