Le potentiel de développement touristique en Afrique « n’est pas réellement exploité », a affirmé, mardi soir à Casablanca, Leila Farah Mokaddem, représentante résidente de la Banque Africaine de développement (BAD) au Maroc.
L’Afrique recèle des paysages uniques et possède un patrimoine culturel riche et diversifié qui devrait pouvoir, s’il est pleinement exploité, positionner le continent en tant que destination touristique privilégiée, a indiqué Mme. Mokaddem, qui animait une rencontre sous le thème « Quelles opportunités de développement de l’Afrique grâce au tourisme ? ».
En 2016, l’Afrique détenait seulement 5,1% des arrivées de touristes dans le monde, avec des recettes de voyage de l’ordre de 36 milliards de dollars, soit 3% des recettes à l’échelle mondiale, a-t-elle fait observer, ajoutant que la BAD, en tant que banque de développement, a pour mission d’aider les Etats et le secteur privé à libérer ce potentiel et pour faire du tourisme un véritable moteur de développement économique et social et de création d’emplois et ce, en soutenant une constante dynamique d’investissement.
« Nous soutenons le tourisme en favorisant l’attractivité des pays africains à travers des réformes stratégiques qui améliorent l’environnement des affaires ainsi que par des investissements dans les infrastructures structurantes essentielles au tourisme, que ce soit le transport (aérien, portuaire et routier), l’énergie ou encore dans l’eau et l’assainissement », a t-elle noté.
Dans le secteur énergétique au Maroc à titre d’illustration, la BAD a contribué au développement du tourisme à travers des investissements dans les énergies renouvelables (NOOR) ou encore dans l’extension du réseau électrique en milieu rural (Programme d’électrification rurale global PERG), a rappelé Mme. Mokaddem, relevant que le domaine des infrastructures de transport est également une priorité pour la banque, vu que c’est un secteur qui influe fortement sur le développement du tourisme.
Elle a, dans ce sens, cité la modernisation des infrastructures aéroportuaires, notamment l’aéroport de Marrakech, pour faire face au doublement du trafic aérien d’ici à 2020 ainsi que le dédoublement de voie ferroviaire entre Marrakech et Casablanca et qui a permis un gain de temps d’environ 50 mn de trajet.
« Sur un autre plan, à travers des appuis budgétaires pour accélérer la dynamique d’industrialisation du royaume et soutenir les réformes économiques, financières et sectorielles, nous contribuons à améliorer encore plus la gouvernance économique et financière et la compétitivité du pays », a t-elle dit.
Par ailleurs, Mme. Mokaddem, a souligné que la banque œuvre également pour accroitre la part du tourisme intra-africain, en renforçant la dynamique d’intégration, mettant l’accent sur la nécessité de lever toutes les entraves et les contraintes en Afrique pour libérer le potentiel de ce secteur au service du développement économique des pays du continent et de l’amélioration, au quotidien, des conditions de vies de millions d’Africains.
Avec MAP