Construire une vision et avoir des capacités stratégiques politiques et intellectuelles au service d’une refondation des économies africaines ont été parmi les thèmes fondamentaux de l’initiative «Afrique Horizon 2060» à Rabat.
Contrairement au reste de l’humanité, qui pense aujourd’hui et de bonne foi que «l’Afrique est l’avenir du monde», les jeunes Africains, par désespoir, désertent le continent au prix de leur dignité et parfois de leur vie, convaincus qu’ils sont que «l’Eldorado et l’avenir sont ailleurs».
L’Afrique réinvente son économie
Réunis à Rabat dans le bel édifice du ministère des Affaires étrangères, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, la deuxième édition des Journées annuelles sur la Gouvernance en Afrique (JAGA), sur le thème de «l’Afrique réinvente son économie», les participants appartenant à divers milieux socio-professionnels, provenant de toutes les régions d’Afrique et de la Diaspora, ainsi que des amis de l’Afrique, ont mené quatre jours durant (du 27 au 30 janvier) une réflexion prospective pour contribuer à la prise en main par l’Afrique de son destin à l’horizon symbolique de 2060, centenaire de la première vague d’indépendances.
Reprendre en main l’économie africaine
Parmi les questions posées avec acuité lors de ce colloque, l’Afrique est-elle condamnée au sous-développement? Est-elle vouée à être un simple réservoir de ressources naturelles dont les puissances se disputent le contrôle, voire le pillage? La réponse, répétée par nombre d’intervenants, a été un appel à une nécessaire reprise en main de l’économie africaine par les Africains, doublée d’une ambition somme toute légitime. Il y a donc nécessité pour l’Afrique de réinventer son économie et surtout d’accompagner les initiatives qui y contribuent.
Promouvoir de nouvelles visions
Les discussions ont porté sur des thèmes fondamentaux de l’économie, entre autres le recouvrement de la souveraineté sur l’ensemble des ressources naturelles et la mise de celles-ci au service des économies africaines durables, la promotion de nouvelles visions et approches de développement des territoires et des économies, mais aussi la construction d’une architecture et de systèmes financiers endogènes au service du financement du développement de l’Afrique.
Systèmes financiers endogènes
Il s’est dégagé de cette rencontre de Rabat des consensus forts sur ce que devrait être une pensée et une stratégie africaine de réinvention des économies à l’horizon 2060.
Une pensée authentiquement africaine
Les participants ont été unanimes à constater que la reprise en main par l’Afrique de son destin et la réinvention des économies africaines ne peuvent se concrétiser en dehors d’une pensée endogène et authentiquement africaine, c’est-à-dire construite par les Africains, pour l’Afrique et à partir des réalités de l’Afrique.
Une stratégie de changement
La déclaration de Rabat, qui a sanctionné ce colloque, a été on ne peut plus claire et a traduit les aspirations des participants. Ces derniers ont précisé: «Une stratégie de changement, bien que privilégiant le long terme, repose sur des actions immédiates constituant les premiers pas à accomplir pour amorcer le changement et provoquer les conditions de sa réalisation». En conséquence, ils se sont engagés à organiser des restitutions nationales, collégiales ou sectorielles des résultats de la conférence et appelé à cet égard les autorités marocaines à faire jouer le leadership du Maroc sur le continent africain, afin que des actions immédiates accompagnent la mise en œuvre des propositions préconisées par cette conférence».
Mohammed Nafaa
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5 thèmes majeurs Pour contribuer à réinventer l’économie africaine et réaliser son insertion appropriée dans le monde et au-delà de l’impératif d’adosser la politique et la gestion économique aux valeurs et principes de gouvernance, la conférence a abordé 5 thèmes majeurs: |
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Profils des participants
Les participants venaient des 5 régions du continent africain. Ils appartenaient à différentes catégories socio-professionnelles (décideurs politiques, universitaires, chercheurs, experts, acteurs du secteur privé, organisations paysannes, diaspora…). Ont également pris part aux Journées annuelles des personnes d’autres continents.