Après l’annonce de Genel Energy concernant la présence de pétrole près de Tarfaya, l’ONHYM a éclairci la situation. Suivie de la compagnie d’exploration… Détails.
Le Maroc vient de réagir à l’annonce de la découverte de pétrole au large de Tarfaya, située au sud du royaume. Après que la compagnie anglo-turque d’exploration pétrolière, Genel Energy, a fait état de l’existence d’or noir, le 6 mars dernier, au niveau de la licence Juby Maritime 1 (JM-1), située entre Tan-Tan et Tarfaya, l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a fait le point sur cette découverte.
Situés au large de Tarfaya, les permis Juby Maritime, d’une superficie de 4.481,3 km2, ont été octroyés aux partenaires de l’ONHYM, Cairn Energy et Genel Energy à parts égales de 37,5%. L’Office national des hydrocarbures et des mines, quant à lui, se réserve le reste qui est de 25% du permis d’exploitation dans cette zone. Durant les 2 premières années de la durée de validité de l’accord pétrolier relatif à ces permis, lesdits partenaires ont réalisé l’acquisition de 680 km2 de sismique 3D, ainsi que le retraitement de 600 km2 de sismique 3D préexistante, en plus de la sismique 2D disponible sur la zone. «Ce forage, nommé JM-1, est situé à 38 km au large de la ville de Tarfaya. Les travaux de forage ont démarré le 8 janvier, pour atteindre la profondeur finale de 3.835 m le 9 mars 2014», stipule le communiqué de l’ONHYM.
Ainsi, l’ONHYM a annoncé que les opérations de forage au large de Tarfaya, au niveau du jurassique supérieur et à une profondeur de 2.112 mètres, ont permis de rencontrer une colonne d’huile lourde, ce qui correspond à un pétrole beaucoup plus complexe à exploiter que les hydrocarbures légers. A cela s’ajoute le fait que «l’objectif principal du forage JM-1, qui a été rencontré à 3.490 mètres, n’a pas montré de réservoir de bonne qualité», selon le communiqué de l’ONHYM. De ce fait, l’Office national a besoin davantage de temps pour évaluer les données techniques et constater si le volume est suffisant pour être exploité. Il faut également dire que de nombreux forages doivent être faits avant que ces derniers ne s’avèrent positifs.
Lundi 17 mars, l’entreprise de production et de distribution d’énergie basée au Royaume-Uni, Cairn energy, a déclaré, dans un communiqué, qu’elle abandonne l’exploration et rebouche le puits offshore Juby Maritime (JM-1). «La qualité du réservoir et la densité de l’huile dans le jurassique supérieur exigent une évaluation plus poussée par Cairn et ses partenaires, notamment l’ONHYM et Genel Energy», selon le communiqué de Cairn Energy. Cette dernière a précisé que le travail est en cours pour établir une corrélation entre les données de base et celles enregistrées sur JM-1 avec d’autres puits à côté de ce site, dans le but d’évaluer l’ampleur des hydrocarbures mobiles.
Actuellement, l’ONHYM est au début d’un important programme de forages, aussi bien en onshore qu’en offshore. «L’office et ses partenaires restent confiants et persévérants», selon le même communiqué de l’Office. Un total de 31 sociétés opère au Maroc.
Il faut noter que l’ONHYM a signé un accord pétrolier avec la société pétrolière Repsol Exploracion Gharb qui porte sur la zone nommée «Gharb Offshore sud». L’Office a également signé un contrat de reconnaissance avec la société pétrolière Chariot Oil And Gas Investments portant sur la zone «Mohammedia Offshore».
Par ailleurs, les prospections pétrolières dans les eaux situées entre le Maroc et les îles Canaries agitent les politiques en Espagne. En effet, la déléguée du gouvernement dans les îles Canaries a annoncé que la compagnie Repsol prospectera à 10 km de la plate-forme dans les prochains mois. Le ministre espagnol de l’Industrie, du Tourisme et de l’Energie, José Manuel Sora, avait déclaré que s’il existe des hydrocarbures dans la zone Maroc, il est fort possible qu’il y en ait aussi dans les eaux proches des îles Canaries.
Anas Hassy