J’ai peur de l’inceste pour ma fille

Ilham, 35 ans, femme au foyer, raconte l’adoption de sa fille et son unique inquiétude qui devient une sorte de paranoïa. La raison…

«Il y a près 20 ans, j’ai eu un premier enfant, un garçon. Je ne voulais pas avoir d’autres enfants tant que celui que j’avais n’était pas assez grand. Parce qu’élever et s’occuper d’un enfant correctement nécessite du travail et de l’argent. Nous sommes un couple tout à fait ordinaire. Mon mari est chef de chantier dans une entreprise de construction et moi, je suis femme au foyer. Lorsque mon fils a eu 10 ans, nous avons pensé, son père et moi, qu’il était temps d’en avoir un autre.
J’ai eu une grossesse sans problèmes jusqu’au moment d’accoucher. A l’hôpital, l’arrivée de mon deuxième enfant s’annonçait mal. D’ailleurs, les choses se sont très mal passées. Je ne pouvais pas accoucher normalement: il fallait m’opérer urgemment. On me fit une césarienne pour donner naissance à mon bébé. Je n’ai pas eu le temps de voir mon enfant qu’une hémorragie gravissime s’ensuivit. Il fallait me réopérer pour une ablation de l’utérus.
Après quelques jours de récupération, ma famille me fit comprendre que mon enfant n’avait pas survécu et que je ne pourrais plus jamais enfanter. Le monde s’écroulait pour moi. J’ai non seulement accouché d’un enfant qui est mort, mais j’ai dû subir une intervention chirurgicale irréversible.
Pendant que je pleurais, je fixais et enviais une très jeune femme qui venait d’accoucher. Elle était seule avec son enfant et n’avait presque rien à manger. Je ne comprenais pas non plus pourquoi une infirmière l’avait houspillée en lui disant qu’elle était dans de beaux draps maintenant. J’eus la réponse à ma question dès que l’infirmière en question tourna les talons. Parce que la jeune fille vint vers moi et me tendit son enfant en me disant que je pouvais le prendre. Elle me dit aussi: «Je n’ai jamais voulu de cet enfant et son père ne veut ni de moi ni de lui. Je ne peux le garder, personne dans ma famille n’est au courant et moi je ne peux pas traîner dans la rue avec une fille sur les bras».
Je ne pouvais refuser ce don de Dieu; je lui demandai simplement d’attendre l’arrivée de mon mari et de mon fils pour qu’ils me donnent leur bénédiction. Eux aussi s’empressèrent d’accepter parce qu’ils avaient compris que c’était un miracle divin.
Mon mari se chargea de tout, des démarches et des renseignements sur cette jeune mère célibataire et du présumé père qu’il alla même rencontrer. Ces deux individus n’étaient que des inconscients. Mon mari me raconta qu’ils ne cherchaient, sans gêne aucune, qu’à se débarrasser de cet enfant. Lui, disait qu’il n’aurait jamais pu imposer cette jeune femme enceinte à ses parents parce qu’il était déjà marié au bled et que rien ne prouvait que cet enfant était bien de lui. Et elle de son côté, disait que cet homme s’était joué d’elle, qu’il l’avait délaissée dès qu’il avait su qu’elle était enceinte. Il lui avait menti sur ses intentions et sur son statut. En parler dans sa famille, ce serait la «chouha», une honte, un déshonneur public. Elle a ajouté qu’aujourd’hui, elle préférait subir les enquêtes de police qui l’attendaient et la visite chez le procureur du roi pour donner son enfant et qu’il soit enregistré sans père, plutôt que d’aller s’imposer dans une famille qui ne l’accepterait jamais; ou supporter d’aller vivre à la campagne avec un salopard sans travail et déjà marié de surcroît.
Nous, les nouveaux parents de cet enfant, jamais nous n’aurions imaginé que des cas pareils, vus dans des films, pouvaient exister chez nous. Finalement, nous désirions que ce petit ange fasse partie de notre famille. Mais nous souhaitions quand même être sûrs que ces deux-là ne viendraient pas un jour nous pourrir la vie.
L’arrivée de cet enfant providentiel nous a permis de survivre au drame qui nous avait frappés. C’était le grand bonheur à la maison. Chaque jour, je remercie Dieu de l’avoir mis sur notre chemin. Mon mari et son frère l’adorent plus que tout au monde et le surprotègent. Mes deux enfants, aujourd’hui, sont notre fierté: ils sont complices, pleins de charme et d’humour, intelligents, doués pour les études et pieux. Et surtout débordants d’amour pour nous, leurs parents. Je n’ai jamais caché à ma fille qu’elle était adoptée, ni qui sont ses parents. Chaque fois que j’ai tenté de les revoir, j’ai été très mal accueillie. La mère, elle, est restée ancrée sur ses premières positions: cet enfant, elle n’en voulait pas et ne l’avait jamais désiré. Dans la rue, elle a plusieurs fois tenté de faire semblant de ne pas me reconnaître. Je n’ai jamais cessé de la surveiller jusqu’à ce qu’elle se marie. Je voulais tout savoir des événements de sa vie, au détail près.
Elle a deux enfants issus de son mariage. Je sais aussi qu’elle n’a jamais parlé à personne de ma fille, ni à sa famille, ni à son mari. Je me suis liée d’amitié avec des personnes de son proche voisinage. J’ai menti en disant que j’avais des doutes sur la fidélité de mon mari avec la dame en question. J’en faisais une véritable fixation. Tous ces scénarios ont toujours été conçus dans le seul but d’être sûre du nombre de ses enfants, pour savoir si elle avait allaité un autre bébé et si elle était toujours en couple. Quant au père biologique de ma fille, il était décédé deux mois après sa naissance, suite à une grosse bagarre et n’avait eu que deux filles nées de son mariage. Durant toute la grossesse de sa victime, il s’était tapi au fond de son bled.
Si je m’acharne à garder un œil sur cette femme, la mère biologique de ma fille, ce n’est pas pour rien. Ma conscience n’est pas tranquille et elle ne le sera jamais tant que ma fille chérie ne serat pas mariée. Je ne peux me permettre de prendre à la légère le destin de cet enfant qui a été un don de Dieu. Je suis très pieuse et nous le sommes tous à la maison. Ma seule hantise est que je ne sois pas assez vigilante et qu’elle convole en noce un jour avec l’un de ses frères que je ne connaîtrais pas.
L’inceste est une monstruosité que j’espère pouvoir éviter. On en entend tellement parler, dans tous les médias du monde, que j’ai peur! J’ai peur que, par ma faute, par négligence ou inattention, ma fille se retrouve dans un rapport incestueux avec un frère de sang ou de lait. Il ne doit y avoir aucun doute sur la filiation du jeune homme qu’elle épousera et, pour cela, je dois rester sur mes gardes et, sans la traumatiser ni l’étouffer, la surveiller de près.
Quand j’entends parler de don de sperme et de bébés-éprouvettes, depuis que je sais ce que cela veut dire, mon sang se glace. Comment font-ils, eux, pour éviter l’inceste aux enfants nés dans ces conditions?».

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Mariem Bennani

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