Maroc : Les prévisions de la Banque Centrale

Jouahri Bankalmaghrib Maroc

Le grand oral de Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, à l’issue de la réunion trimestrielle du Conseil de BAM, a été marqué par l’annonce de la décision de réduire le taux de la réserve monétaire de 2 points afin de faire face aux besoins de liquidité.

Dans ce sens, Jouahri a expliqué: «Vu la persistance de besoins importants de liquidité sur le marché monétaire, le Conseil a décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 2 points pour le ramener à 2%».
Ce sont ainsi quelque 8 MMDH qui vont être récupérés par le système bancaire. Cependant et comme à l’accoutumée, Jouahri a encore réitéré l’engagement de la Banque centrale à octroyer toutes les liquidités nécessaires au secteur bancaire marocain qui sont destinées notamment au financement de l’activité économique réelle.

Le wali a aussi rappelé que BAM avait décidé, en décembre dernier, de ne plus rémunérer la réserve obligatoire des banques constituée sous forme de dépôts auprès de la Banque centrale.
Analysant la situation en interne, le wali a souligné que la croissance du crédit devrait se situer autour de 4% au terme de l’année 2014, sur la base des données disponibles aussi bien au niveau de l’offre que de la demande. Concernant les taux débiteurs, bien que le taux interbancaire se soit stabilisé autour du taux directeur (3%), ils se sont légèrement appréciés au quatrième trimestre 2013, tirés par ceux assortissant les crédits à la trésorerie.
Par ailleurs, le taux de change effectif du dirham s’est apprécié de 0,2% en termes nominaux par rapport au trimestre précédent, alors qu’il est resté quasiment inchangé en termes réels.
Les données du mois de février montrent la poursuite du ralentissement du rythme d’accroissement des agrégats de la monnaie et le maintien de l’écart monétaire à un niveau négatif, indiquant une absence de pressions inflationnistes d’origine monétaire à moyen terme.
En effet, le taux d’inflation devrait se situer en moyenne à 1,8% en 2014, compte tenu des décisions prises par le gouvernement en lien avec l’indexation des prix de certains produits pétroliers. L’inflation, quant à elle, devrait s’établir, selon Jouahri, à 2,3% au terme du deuxième trimestre 2015, avec une moyenne de 2% sur l’ensemble de l’horizon de prévision.

Un déficit de 4,9% du PIB en 2014

Concernant le déficit budgétaire, Jouahri a fait savoir que l’année 2004 connaîtra «une atténuation du déficit budgétaire à 4,9% du PIB, après 5,4% en 2013». Il a noté à cet effet que les données à fin février 2014 montrent un creusement du déficit commercial de 4,7% par rapport à la même période de 2013, en liaison avec une progression de 3,8% des importations et une hausse de 2,8% des exportations, alors que les recettes des MRE et celles des voyages ont accusé des baisses respectives de 3,3% et de 0,9%. Et de préciser: «Sur la base des évolutions prévues de l’ensemble de ces variables et des recettes en dons, le déficit du compte courant devrait se situer autour de 7,5% du PIB à fin 2014, contre 7,8% à fin 2013».
Pour ce qui est des investissements directs étrangers (IDE), leur flux net s’est inscrit en contraction de 6,7 MMDH, imputable en partie à un effet de base lié à leur volume exceptionnel du début de l’année 2013. Dans ces conditions, l’encours des réserves internationales s’est établi à 151,3 MMDH à fin février 2014 -soit l’équivalent de 4 mois et 10 jours d’importations de biens et services- et devrait se maintenir à ce niveau d’ici la fin de l’année.

La situation économique, monétaire et financière au centre d’entretien entre Akhannouch et Jouhari

Croissance, un taux mitigé

Par ailleurs, le wali de BAM a relevé que le taux de croissance devrait se situer entre 4,5 et 5% en 2013, avant de revenir à un rythme compris entre 2,5% et 3,5% en 2014. «La croissance, a-t-il ainsi indiqué, serait impactée par la baisse prévue du PIB agricole qui serait partiellement compensée par le redressement des branches non agricoles, dont la progression est prévue autour de 4%, avec toutefois des incertitudes importantes entourant les activités non marchandes, la construction et l’industrie extractive».
Dans ces conditions, l’output gap non agricole continuerait d’afficher des valeurs négatives, laissant présager globalement l’absence de pressions sur les prix à court terme, estime la Banque centrale.
La lenteur de la croissance non agricole en 2013 n’a pas manqué d’impacter le marché du travail en milieu urbain qui a enregistré une perte de quelque 32.000 emplois au quatrième trimestre et une hausse du taux de chômage de 1,2 point en glissement annuel à 14,4%, portant ainsi son niveau pour l’ensemble de l’année à 14%.

Hamid Dades
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Statistiques : Une simple question de Timing


Entre le HCP, le ministère des Finances et BAM, l’émission de données statistiques a souvent été derrière de vraies querelles entre qui dit vrai et qui dit faux. Abdellatif Jouahri a expliqué que cette question pourrait plutôt être source d’entente et de rapprochement et voici comment:
«En matière de statistiques, nous utilisons tous les mêmes sources. En finances publiques, BAM comme le HCP utilisent les chiffres du ministère des Finances. Sur le plan monétaire, le HCP utilise les chiffres de BAM, comme le ministère des Finances. Pour la balance des paiements, nous utilisons tous les chiffres de l’Office des Changes.
Il s’agit surtout d’un problème de timing, c’est-à-dire à quel moment précis on fait la prévision et, évidemment, il y a aussi le système de modélisation. Il y a des modèles qui sont à court terme et d’autres à plus moyen terme. Il faut préciser ici qu’il y a des moments qui sont plus fiables que d’autres. Plus vous vous rapprochez de la fin du premier semestre, plus vous avez une vue plus valable de ce qu’est la récolte agricole. Je pense qu’on a tendance à politiser la question et qu’on oublie souvent de situer les choses dans leur contexte.
Ce problème existe d’ailleurs dans plusieurs pays et pas seulement au Maroc. Sauf que certains pays ont mis en place des commissions de coordination qui se réunissent régulièrement et qui voient si tout se maintient. Si l’un dit 1,8 et l’autre dit 1,9, ça se rapproche et il n’y a pas de problème. Mais quand il y a des différences importantes, c’est dire que ce sont là des choses sur lesquelles on peut discuter et on peut même avancer».

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Balance des risques : Ce qui est pris en compte


Qu’est ce que la balance des risques? Jouahri a expliqué que ce sont des éléments d’importance qui peuvent être pris en considération dans l’élaboration d’hypothèses de travail, comme ils peuvent être ignorés. Et de préciser:
«Quand on propose des hypothèses de travail, nous prenons en compte, au titre de la répercussion des produits pétroliers, ce qui a été introduit par le gouvernement au niveau du système d’indexation en janvier 2014; en ce sens qu’on ne compense plus l’essence, on ne compense plus le fuel industriel et on diminue régulièrement la subvention unitaire au titre du gasoil. Ces éléments, nous les introduisons, mais ce qu’on ne peut pas introduire, c’est ce qui entre dans le cadre de la balance du risque. Quand on dit que la balance des risques est orientée vers le haut, équilibrée, ou vers le bas, on prend en compte d’autres risques. Par exemple, s’il n’y a pas d’accord entre la Fédération des transporteurs et le gouvernement et que la Fédération impacte les prix des transports, ça change la donne et on doit donc recalculer nos projections d’inflation.
Pour ce qui est des produits pétroliers, on annonce un prix du baril à 103 dollars et à moins de 100 en 2015. Ce que je prends en compte, ce sont toutes les prévisions internationales faites par la Banque mondiale, par Bloomberg, par les marchés. Et je mets une moyenne qui a un consensus des organisations internationales. Côté balance des risques, on voit déjà un risque parce qu’en février, on est à 108 dollars.
Quant au chômage, il y avait eu des destructions d’emplois au niveau de certains secteurs, comme le BTP et l’industrie. Donc, ce sont les services qui compensent. Et quand il y a une bonne récolte, c’est le secteur agricole qui compense. Nous espérons qu’avec une croissance du non agricole qui va pratiquement doubler par rapport à 2013, cela va entamer un processus de création d’emplois et donc au moins une stabilisation du chômage, sinon une baisse.
Là aussi, ce sont des éléments que nous prenons en compte dans notre balance des risques, tout comme les revendications des syndicats relatives à l’augmentation des salaires. Que l’augmentation se fasse ou ne se fasse pas, tout dépendra des résultats du dialogue. Mais, quoi qu’il en soit, nous ne pouvons nullement ignorer ces données et nous sommes obligés de tenir compte de ce genre de risques appelés «risques de second tour», c’est-à-dire que si les transporteurs augmentent les prix ou si les salaires augmentent, cela va impacter l’inflation. Si les choses se concrétisent, nous les introduisons dans nos projections à venir et nous sortons les chiffres que nous devons avoir en fonction de ces éléments-là. Si elles ne se concrétisent pas, ce que nous donnons reste valable».

HD

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