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Abdel Fattah al-Sissi, l’homme fort d’Egypte qui a destitué l’islamiste Mohamed Morsi, a démissionné de son poste de ministre de la Défense au lendemain de l’annonce de sa candidature à la présidentielle pour laquelle il est donné grand favori.
«Enfin… al-Sissi annonce officiellement sa candidature à la présidentielle» prévue au plus tard en juin, titre le quotidien indépendant Al-Masry al-Youm, au-dessus d’une photo d’Egyptiens en liesse, brandissant le portrait de M. al-Sissi, l’ex-chef de l’armée qui a troqué mercredi (26 mars) son uniforme de maréchal contre l’habit civil. Le quotidien gouvernemental Al-Akhbar affirme qu’«al-Sissi a entamé sa marche vers le palais présidentiel».
Dans un pays auquel l’armée a fourni tous les présidents -à l’exception de M. Morsi-, M. al-Sissi incarne l’homme fort, capable de faire revenir la stabilité en Egypte secouée par des crises à répétition et désertée par les touristes depuis la révolte de 2011 qui chassa du pouvoir Hosni Moubarak.
Depuis l’éviction, le 3 juillet 2013, de M. Morsi -seul président jamais élu démocratiquement du pays- et l’installation d’un gouvernement intérimaire, policiers et soldats répriment implacablement toute opposition. Cette répression a fait, selon Amnesty International, au moins 1.400 morts. Parallèlement, des groupes jihadistes ont multiplié les attaques contre les forces de l’ordre qui ont fait plus de 200 morts et un attentat meurtrier a même visé des touristes.
Patrice Zehr
