Deux ex-premiers ministres algériens, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, jugés pour des faits de corruption à Alger, ont écopé respectivement de quinze et douze ans de prison ferme, mardi 10 décembre, dans un procès historique, a constaté une journaliste de l’AFP.
L’annonce de ces verdicts intervient à deux jours d’une élection présidentielle rejetée massivement par la rue, qui critique les candidats en lice. Ceux-ci ont tous été, de près ou de loin, associés au pouvoir de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.
Ouyahia et Sellal, proches de Bouteflika, au pouvoir durant vingt ans avant d’être contraint à la démission par un mouvement populaire de contestation inédit, en avril, étaient jugés depuis une semaine, avec d’autres ex-hauts dirigeants politiques et des grands patrons, pour des malversations dans le secteur de l’industrie automobile.
C’est la première fois depuis l’indépendance, en 1962, qu’étaient jugés des dirigeants de ce rang. Ce procès était le premier consécutif aux vastes enquêtes sur des faits présumés de corruption, ouvertes à la suite du départ forcé du président Bouteflika et soupçonnées de servir opportunément des luttes de clan au sommet dans l’après-Bouteflika.
Avec AFP