Le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, porte-parole du gouvernement, M. El Hassan Abyaba a souligné, mardi à Tunis, les progrès importants réalisés par le Maroc en plaçant la culture parmi ses priorités dans le cadre d’une vision globale de développement.
S’exprimant lors de la 11è Conférence islamique des ministres de la Culture, tenue à l’initiative de l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), le ministre a relevé que cette vision porte sur la consécration du pluralisme linguistique et de la diversité culturelle de l’identité marocaine.
Lors de cette rencontre tenue sous le thème « Pour le développement des politiques culturelles actuelles dans le monde islamique », M. Abyaba a indiqué que le Royaume « a accumulé d’importantes réalisations en matière de généralisation des infrastructures en vue de permettre à toutes les franges de la société d’accéder à la culture, en bénéficiant de leurs droits à travers un soutien aux industries culturelles et créatives et l’encouragement du tourisme culturel.
« Sans politique culturelle, nous ne pouvons pas gagner le pari de l’avenir », a dit le responsable marocain qui conduisait une importante délégation à cette conférence en présence de l’ambassadeur du Maroc à Tunis, M. Hassan Tariq, estimant nécessaire l’adoption de politiques culturelles pour le passage de la société de consommation culturelle à la société de la production.
Il a de même plaidé pour une culture d’acceptation mutuelle et de coopération constructive avec tout le monde.
Le ministre a plaidé pour « la mise en place d’une politique culturelle permettant d’immuniser les sociétés islamiques contre l’extrémisme et l’isolement », soulignant que « nous n’avons pas d’autre choix que de développer une politique culturelle ouverte sur l’environnement local, régional et international » et capable de relever le défi de la renaissance au profit des générations montantes et actuelles.
L’ouverture et le plein engagement de l’ISESCO pour réaliser une relance culturelle dans les pays islamiques est un choix stratégique traduisant le rôle de la culture dans l’édification des sociétés et la garantie de leur cohésion sur des bases solides, ainsi que dans le soutien du développement, soutient-il.
Pour sa part, le directeur général de l’ISESCO, Salem ben Mohammed Al-Malik, a mis en garde contre les dangers qui guettent les sites et monuments historiques dans un certain nombre d’Etats membres, soulignant que la liste du patrimoine mondial menacé comprend 54 sites, dont 37 situés dans les pays islamiques (70%).
Il a relevé que l’ISESCO a réussi à inscrire 132 sites sur la liste du patrimoine culturel du monde islamique en 2019 à la faveur des efforts concertés entre le Comité du patrimoine dans le monde islamique et les Etats membres, qualifiant le travail fait de réussite et d’un grand acquis.
Le Directeur général de l’Organisation a appelé les ministres de la culture et les autorités compétentes dans les pays membres à présenter des dossiers techniques pour l’inscription de tous les sites sur la liste du patrimoine dans les pays islamiques, notant qu’une unité spéciale travaillant selon des normes scientifiques et internationales rigoureuses a été créée à cette fin au sein de l’ISESCO.
D’autre part, il a annoncé que l’organisation supervisera un programme d’inscription conjointe sur la liste du patrimoine dans le monde islamique pour un ensemble de parcours historiques et civilisationnels comme la route des pèlerins, les caravanes commerciales, les itinéraires des explorateurs, des ouléma et des étudiants.
En marge de cette conférence, le ministre a tenu une sérié de réunions en présence de l’ambassadeur du Royaume, avec le ministre palestinien de la culture, M. Atef Abou Sayf et la Présidente de l’Autorité de Bahreïn pour la Culture et les Antiquités, Sheikha Mai bint Mohammed Al Khalifa, sur les moyens de renforcer la coopération bilatérales dans les domaines de la culture et du patrimoine.
Lors de cette conférence, Rabat a été inscrite sur la liste du patrimoine civilisationnel dans le monde islamique.
Cette décision a été prise en réponse à une proposition présentée par Abyaba lors des travaux de cette conférence qui a également approuvé l’inscription sur cette liste de la ville historique de Tunis, du Caire et de la Kasbah d’Alger.
La conférence, qui a mis l’accent sur les efforts du Comité du patrimoine dans le monde islamique et du Comité scientifique pour avoir inscrits 132 nouveaux sites en 2019 sur la liste du patrimoine dans le monde islamique, a également adopté les décisions relatives à faire du 25 septembre de chaque année une journée du patrimoine dans le monde islamique, établir une base de données d’experts du patrimoine dans le monde islamique, et à fournir à l’ISESCO les listes et les biographies des spécialistes dans tous les domaines du patrimoine matériel, immatériel, naturel et industriel.
La conférence a de même adopté le rapport final de la 17ème réunion du Conseil consultatif pour le développement culturel dans le monde islamique, ainsi que le rapport sur les réalisations de l’ISESCO dans les domaines culturels durant les 10ème et 11ème sessions de la Conférence islamique des ministres de la culture.
La rencontre a également examiné un projet de document d’orientation sur la culture numérique: opportunités et défis, et des projets de propositions pour le financement d’un certain nombre de projets culturels, ainsi que la déclaration de Tunis pour le développement des politiques culturelles actuelles dans le monde islamique.
Lors de la cérémonie finale de la manifestation « Tunis Capitale de la Culture islamique 2019 », entamée en mars dernier, au total cinq récompenses ont été décernées par l’Isesco pour cinq des meilleurs projets culturels réalisés dans des villes désignées, capitales de la Culture islamique, dans diverses zones géographiques du Monde.
Outre la Tunisie, la Palestine, Bahreïn, Brunei et Azerbaïdjan qui ont été primés, « Al-Qods », capitale permanente de la culture islamique, a reçu une récompense pour le projet culturel de l’association « Borj Laklak » en plus d’un prix d’encouragement décerné à l’association des amis de « Bir Zeit », ville située dans les territoires palestiniens occupés.
Avec MAP