Ahmed Miitig a été nommé Premier ministre, lundi 5 mai, après plusieurs heures d’imbroglio illustrant le désordre politique libyen.
Il est le 6ème Premier ministre depuis la chute de Mouammar Kadhafi, il y a bientôt trois ans. Et quel que soit son futur bilan, le nom d’Ahmed Mitig restera gravé dans les annales comme le symbole d’un pays noyé dans son processus démocratique.
Dimanche, le Congrès général national (CGN) a voté en faveur d’Ahmed Mitig. Mais ce businessman, originaire du puissant fief révolutionnaire de Misrata, n’a réuni que 113 voix, contre les 120 nécessaires, face à l’universitaire Omar Al-Hassi.
Le premier vice-président du Congrès, Ezzidden Al-Awami, a mis fin au scrutin et la retransmission télévisuelle a été coupée.
La fracture entre les députés est apparue une nouvelle fois au grand jour. Alors qu’Ezzidden Al-Awami déclarait cette élection «nulle et illégale» et demandait au premier ministre démissionnaire, Abdallah al-Thini, de rester en fonction, Ahmed Mitig prêtait serment devant le CGN. Et Salah Makhzoum (le second vice-président) lui demandait de former un gouvernement d’ici deux semaines, car «le pays ne peut plus supporter de retard».
Patrice Zehr