L’Aéroport international Mohammed V de Casablanca connaît un durcissement des mesures de prévention pour la détection de tout cas de coronavirus, en particulier chez les voyageurs en provenance de Chine.
Après des analyses cliniques de deux touristes chinois, suspectés d’être atteints par l’épidémie liée au mystérieux virus chinois, à Midelt ; et une fausse alerte, mardi 28 janvier à Fès, concernant un autre touriste chinois souffrant d’une grippe saisonnière, aucun cas de maladie due au virus Corona n’est enregistré au Maroc depuis l’annonce de l’apparition de cas de cette épidémie en Chine en décembre dernier, affirment encore une fois des sources au ministère de la Santé. Ces mêmes sources ont indiqué que les personnes en question, souffrant de fièvre et de toux, ont été soumises à un diagnostic qui a affirmé qu’ils n’étaient pas contaminés par l’épidémie coronavirus mais souffraient d’une grippe saisonnière.
Toutefois, les autorités marocaines semblent sur le qui-vive. Alors que le nouveau type de coronavirus a déjà fait plus de 170 morts en Chine, celles-ci ont annoncé une série de mesures pour prévenir la propagation de l’épidémie au Maroc.
Des mesures sanitaires ont été activées au niveau des postes de frontières (aéroports, ports,…) en vue de contrôler les flux touristiques des personnes susceptibles de porter ce virus chinois.
L’Aéroport international Mohammed V de Casablanca connaît, d’ailleurs, un durcissement des mesures de protection pour la détection de tout cas de coronavirus, en particulier chez les voyageurs en provenance de Chine. La ligne reliant Casablanca à Pékin, inaugurée le 16 janvier, étant toujours opérationnelle, selon des sources à la compagnie nationale Royal Air Maroc.
Quatre unités de santé dotées d’équipements modernes de diagnostic ont été mobilisées au niveau des trois terminaux de l’aéroport. Elles disposent de stocks de médecine d’urgence et un autre pour les équipements médicaux des maladies infectieuses et épidémiques, outre une équipe médicale et paramédicale et quatre ambulances pour l’évacuation des cas suspects vers l’hôpital désigné par le ministère (hôpital Moulay Youssef).
Ainsi, dès l’arrivée d’un vol en provenance de Pékin, mardi 28 janvier, les autorités sanitaires ont lancé les procédures et autres mesures strictes afin de contenir tout cas épidémiologique et viral potentiel à cette principale entrée au Royaume.
Au ministère de la Santé, on explique que le plan d’urgence mis en place à l’aéroport Mohammed V fait partie du plan national de veille et de riposte proactive à toutes les menaces à la santé publique,
Afin de détecter de manière précoce toute infection par le nouveau coronavirus «2019-nCOV» au Maroc, le ministère de la Santé a instauré des mesures de contrôle sanitaire et de surveillance au niveau des ports et aéroports internationaux.
Selon les mêmes sources, ce dispositif comporte sept étapes. La première phase commence avant l’atterrissage des vols en provenance des zones touchées par l’épidémie, consistant à isoler les cas suspects par les équipages à bord, à informer la tour de contrôle et à remplir la partie sanitaire de la déclaration générale de l’aéronef, précisent les mêmes sources.
La deuxième étape intervient, quant à elle, après l’atterrissage. Une fois que l’avion atterrit, les autorités aéroportuaires désignent un parking éloigné des autres avions afin d’empêcher de mélanger les membres de ce vol avec les passagers des autres vols et de les soumettre sans exception à un contrôle thermique reposant sur un contrôle par le thermomètre infrarouge et puis par la caméra thermique.
Les passagers, considérés en période d’incubation, remplissent également des imprimés du service médical (nom, prénom, adresse, numéro de téléphone…), qui permettent au ministère de la Santé de les suivre jusqu’à expiration de la phase d’incubation (14 jours).
En cas de doute, le passager est emmené dans une salle d’isolement où il est examiné par un médecin spécialiste. L’aéroport Mohammed VI dispose de deux salles d’isolement.
Si le cas est confirmé, il est emmené en urgence à l’hôpital Moulay Youssef, équipé d’une salle d’isolement à pression négative.
L’avion est désinfecté en dernière étape par des produits conformes aux normes du constructeur de l’engin.
Notons que le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a adressé dimanche 26 janvier une circulaire aux directeurs de l’Administration Centrale, les chefs de division rattachés au Secrétariat Général, les directeurs des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), le directeur de l’institut Pasteur Maroc, le président du Conseil National de l’Ordre des médecins et les directeurs régionaux de la Santé.
Dans cette circulaire, Aït Taleb souligne: «Bien que le risque d’introduction d’un cas importé au niveau du territoire national soit faible, mais non-exclu, je vous demande d’augmenter le niveau de vigilance vis-à vis des cas d’infection respiratoire aiguë avec notion de séjour à la ville de Wuhan t de notifier immédiatement tout cas possible, conformément aux termes de la procédure de détection, de notification et de prise en charge des cas d’infection à 2019-nCov ».
A noter enfin que le ministère de la santé a affirmé, dans un premier communiqué rendu public le 24 janvier, qu’aucun cas de maladie due au virus Corona n’a été enregistré au Maroc. Une information que ce ministère confirme encore une fois dans un 2ème communiqué, diffusé le 25 janvier, où il énumère les dispositions entreprises par le Royaume pour la prévention contre ce virus. Un virus très similaire au coronavirus responsable de l’épidémie de SRAS de 2002-2003.
A l’heure où nous mettions sous presse, le nombre d’infections par cette grave maladie en Chine a dépassé celui de l’épidémie de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) dans le pays en 2002-2003, selon les chiffres officiels publiés ce jeudi 30 janvier.
Les autorités sanitaires chinoises ont fait état de 7783 cas confirmés de contamination dans ce pays, tandis que le bilan s’alourdit à 170 morts des suites de ce virus. Ce virus, encore inconnu des scientifiques, est à l’origine d’une grave maladie pulmonaire en Chine mais aussi dans une douzaine de pays.
Mais une question reste toutefois posée. S’agit-il réellement d’une «courte» épidémie ou d’un premier signe de quelque chose de bien plus grave ?
N.Cherii